La Maison

Une Maison n'est pas qu'un abris, c'est bien plus que ça, c'est le reflet de ses propriétaires. Vous trouverez ici des fiches liées à ce que j'aime bien dans une maison.

Liste Chronologique des Publications

Assiette Parlante (01/2023)-Y aller- Luminaire Skycraper (10/2022)-Y aller- Clochettes Porte (10/2022) -Y aller- Heurtoir Porte (10/2022)-Y aller-

 

Assiette Parlante

Vous en avez tous vu chez vos aïeux : il s’agit de ces assiettes en faïence fine dont le fond est orné d’une scène animée (ça signifie avec des personnages). Souvent politiques, religieuses, culturelles ou, célébrants des faits historiques, ces assiettes témoignent aujourd’hui de l’esprit de l’époque et de la société de nos anciens, de leurs préoccupations, de leur mœurs, de leur humour, avec leurs jeux de mots si désuets, mais très fins.

Ces assiettes firent un tabac auprès des bourgeois du Second Empire et ceci jusqu’à la Première Guerre mondiale. Elles s’offraient en cadeau de fiançailles, de mariage et, à vrai dire, presque à toutes les occasions. Certaines comportaient des énigmes ou des rébus dont la solution se trouvait au dos de l’assiette, ce qui impliquait de finir ce qu’il y avait dedans avant d’avoir la solution…

Pour mon petit déjeuner, j’ai trouvé cette jolie pièce mettant à l’honneur nos amis félins. C’est une belle faïence de Lunéville en parfait état. Fondée en 1730, la faïencerie de Lunéville est de nos jours la plus ancienne faïencerie française encore en activité. La qualité supérieur des réalisations de Lunéville se voit récompensée d’une médaille d’or à l’exposition de Paris en 1823. Ce mérite, déjà souligné à l’exposition industrielle de 1806, est attribué à l’ancienneté de la manufacture. La décoration par transfert commence à être utilisée vers 1850 et la production est industrialisée dans les années 1870, notamment grâce à l’acquisition de machines à vapeur. Sachant que la faïencerie est absorbée en 1892 par celle de Badonviller et que la marque au dos change alors pour devenir 'K&G Lunéville', cette assiette date de la fourchette 1870-1892...

Clochettes de porte

La cloche est un objet plein de symboles. C’est un des premiers instruments de percussion, utilisé depuis la nuit des temps. Sa longue portée acoustique a toujours été un élément de communication. On retrouve des cloches dans toutes les civilisations et dans toutes les religions mais les plus anciennes semblent provenir d’Asie. Sur un plan plus subtil, en tant qu’élément vibratoire, la cloche a toujours été présente dans les rituels magiques ou religieux car elle permet une connexion entre le monde terrestre et les sphères d’harmoniques supérieures.

C’est au cœur du Tibet qu’on retrouve les plus vieilles traditions liées à la fabrication et à l’usage de cloches mystiques, les chinois de l’antiquité utilisaient déjà ces cloches. Si il existe aujourd’hui de nombreuses répliques en laitons, les vraies cloches tibétaines, également connues sous le nom de «bol chantant», sont principalement produite au Népal (avec une ancienne tradition dans la région de Thado).

Les vraies cloches tibétaines se composent de sept alliages métalliques, où chaque métal fait référence à une planète spécifique du système solaire (Or = Soleil, Argent = Lune, Mercure = Mercure, Cuivre = Vénus, Fer = Mars, Étain = Jupiter, Plomb = Saturne). L’origine de cette composition complexe remonte à une phase historique antérieure à la naissance du bouddhisme (qui a déjà 2500 ans d’age!). Elle permet un son très particulier qui correspond à une longue vibration polyharmonique. C’est cette caractéristique qui les rend utiles à des fins religieuses, pour des rituels et des méditations, étant donné l'effet psychotrope que le son vibrant a sur l'esprit humain.

Des analyses scientifiques modernes dans le domaine du son ont montré que ces cloches produisaient des harmoniques extrêmement complexes absolument indétectable par l’oreille humaine d’où la question de l’origine de la méthode de fabrication (Comme toujours il y a la solution de facilité qui consiste à dire que c’est le hasard mais bon…).

Les cloches tibétaines des temples sont des cloches statiques. Contrairement aux cloches traditionnelles, elles ne sont pas suspendue avec un battant interne de type pendule. La cloche est sonnée en la frappant et / ou en la frottant avec le percuteur sur le bord extérieur.

Les petites cloches de protection ressemblent plus à nos petites cloches occidentales avec un pendant qui vient frapper l’intérieur de la cloche. Elles se placent en chapelet au dos de la porte d’entrée afin que chaque mouvement de cette dernière les fasse teinter, ce qui leur permet d’avoir un rôle régulier dans la protection de la demeure (voyez les sons produits comme une dose d’un produit assainissant qui agit au moment où vous le projeté mais qui doit être renouvelé régulièrement pour garder toute son efficacité.

Heurtoir de porte

Malheureusement en voie de disparition dans notre monde moderne, le heurtoir caractérisa longtemps maisons et habitants. Nous savons que le heurtoir fut précédé par de petits maillets suspendus à l’extérieur de la porte. On utilisait alors le maillet pour frapper sur une tête de clou plantée dans le bois ou bien directement sur la porte. À partir du XIIe siècle, un certain raffinement apparaît et les heurtoirs font leur apparition, œuvres de forgerons et de sculpteurs ciseleurs. D’abord en fer forgé, les plus beaux furent ensuite réalisés en bronze, en laiton puis en acier au XIXe siècle.

Le principe même de la porte d’entrée est de protéger des inconnus circulant sur le domaine public. Le heurtoir fut donc inventé pour permettre à « l’étranger » de s’annoncer, de prévenir de sa présence comme première preuve de bonne foi. Le heurtoir permet d’entrer en contact et de demander l’autorisation de pénétrer dans l’espace privé. Naturellement, rien ne garantit que la personne de l’autre côté soit digne de confiance. C’est pourquoi on ne rechigna pas à pimenter l’objet d’un peu d’ostentation, la démarche s’appuyant sur le même principe que le roulage de mécaniques. Un heurtoir finement ciselé aux généreuses proportions prévient l’inconnu qu’il a à faire à un propriétaire possèdent les moyens, et donc entre autre les moyens de se défendre.

Mais il est des choses que l’ostentation n’impressionne pas : les fantômes, les esprits malins et autres joyeusetés invisibles. Pour empêcher l’intrus de pénétrer, le heurtoir abat sa dernière carte : la fonction apotropaïque (fonction qualifiant la capacité à éloigner le mauvais sort et à conjurer le mal). Et c’est de là que viennent les deux formes les plus courantes du heurtoir, la tête de Méduse et la tête de lion.

Méduse est l’une des trois Gorgones, elle a le pouvoir de pétrifier ceux qui croisent son regard. Elle sera décapitée par Persée qui n’a regardé que le reflet de Méduse sur son bouclier. Mais elle n’est pas qu’un monstre meurtrier (sinon les habitants de la maison seraient bien dans l’embarras pour rentrer). Méduse est un personnage équivoque car son sang peut tuer mais aussi ressusciter les morts comme le venin des serpents qui lui font office de chevelure peuvent dans notre vrai monde à la fois tuer et servir de composant à de nombreux médicaments. La mythologie situe Méduse en Lybie, ce qui n’est sans doute pas un hasard car c’est en Libye que l’on retrouve la trace d’une des plus anciennes déesses-mères dont la principale caractéristique est d’être liée au culte du serpent. Méduse serait donc l’avatar d’une déesse-mère libyenne, aussi dangereuse qu’elle peut-être protectrice (Il existe de nombreuses déesses-mères issues de ces régions d’Asie mineure, toutes étroitement liées au culte du serpent). Cet aspect à la fois protecteur pour les siens et dangereux pour les autres se retrouvent en Égypte avec Bastet/Sekmeth, la déesse à tête de Chat/Lion.

Parfaite transition pour aborder l’autre aspect fréquent du heurtoir de porte, la tête de lion qui tient l’anneau dans sa gueule. Le félin était traditionnellement le gardien de la porte avec un lien très fort entre lui et les déesses-mères des époques les plus anciennes. Le motif du félin protecteur – et particulièrement du lion – infuse dans toutes les cultures européennes au point d’en retrouver deux dans la tradition chrétienne, encadrant le trône de Salomon, près de la porte du Paradis. Ces deux lions se nomment Terror Demonum et Terror Inimicorum (« celui qui fait peur aux démons » et « celui qui fait peur aux ennemis »). Des noms sans équivoque indiquant avec limpidité que les deux bestioles ne sont pas là pour bouffer du whiskas chaton. Ils ne décident pas de qui peut rentrer ou pas mais s’assurent que personne ne rentre sans y être autorisé.

Luminaire Skycraper

Le style Art déco est typique de l’entre deux guerre (1918-1939) et se développe contre les volutes et formes organiques de l'Art nouveau. Il consiste en un retour à la rigueur classique. Ordre, couleur et géométrie : l'essentiel du vocabulaire Art déco est posé. Comme nous aimons particulièrement certaines choses des années 30, nous avons choisi ce thème comme fil conducteur de la salle à manger.

Typiques de l’Art Déco, les globes d’éclairage à étages dits « skyscraper », inspirés par l’architecture des gratte-ciels américains, connaissait un grand succès dans les années 30. J’ai toujours adoré ce type de luminaire que l’on retrouve chez les plus grands verriers français de cette époque : Genet & Michon, Sabino, Muller, Gauthier, Degué.

Celui ci est d‘époque, trouvé dans une maison quasi abandonné des années 30. C’était malheureusement le seul intact, les autres aillant visiblement servi de cible à des jets de pierre (Une nouvelle fois l’humanité crasse me désole !).