Liste Alphabétique des Publications

1er Janvier (31/12/2021) -Y aller- 1er Mai (01/05/2023) -Y aller- Krash de 29 (20/08/2022) -Y aller- Russie (06/02/2023) -Y aller-
Transatlantique 20's (11/07/2022) -Y aller- Zeppelin Brésil (11/06/2022) -Y aller-

 

Mai, 01

- Publication du 01/05/2023 -

Si le premier Mai rime aujourd'hui avec Muguet, Fête du Travai, Manifestations et Jour Férié, ça n'a pas toujours été le cas...

La dimension "jour férié" et "jour de défilé/manifestation" nous vient des USA. En 1886, les syndicats américain choisissent cette journée du premier Mai pour organiser de grandes manifestations reconductibles pour revendiquer la journée de travail de huit heures. La date n'est pas choisie au hasard. À cette époque, le premier jour de mai aux États-Unis correspond à la nouvelle année comptable pour les entreprises. Ce jour est appelé le "moving day" car de nombreux contrats de travail d'ouvriers prennent fin, les poussant à déménager pour trouver un emploi ailleurs. La manifestation du 3 mai tourne au drame à Chicago avec l'assassinat de trois manifestants par la police dans la soirée. Le lendemain, le 4 mai 1886, une bombe explose lors d'une manifestation tuant plusieurs membres des forces de l'ordre. Un drame appelé le massacre de Haymarket Square. La plupart des entreprises acceptent de passer au huit heures. Plusieurs ouvriers seront jugés et condamnés à mort, étrangement tous connus comme anarchistes, mais ils deviendront des martyrs car les preuves de leur implication dans cet attentat manquent. La journée sera plus tard accordée aux travailleurs américains comme chômé mais payé, un signe d'apaisement du grand capital dirigeant vers une masse ouvrière qu'il ne souhaite surtout pas pousser dans ses derniers retranchements, le citoyen lambda américain étant armé...

Trois ans plus tard, en 1889, lors de la IIe Internationale socialiste à Paris, il est décidé sous l'impulsion de Jules Guesde de faire de la date du 1er mai une journée pour revendiquer la journée de huit heures en France. Même cause même conséquences, en 1891, la manifestation à Fourmies (Nord) tourne au drame. Malgré les interdictions patronales, les grévistes défilent dans cette cité du textile du Nord. Des troupes de l'armée tirent sur les manifestants faisant une dizaine de morts. Les manifestant français ne faisant pas pas un carton dans les forces de l'ordre en représaille, le pouvoir joue la montre et le 1er Mai s'ancre alors dans la tradition ouvrière et restera une journée de manifestation les années suivantes. Il faudra attendre 1919 pour obtenir du Parlement le vote de la journée de huit heures.

En 1941, Philippe Pétain fait du 1er Mai la "fête du Travail et de la concorde sociale" et surtout, il en fait un jour férié, chaumé et payé ! Ce n'est pas une invention de sa part, la journée chômée et payée existe depuis 1934 dans le troisième Reich pour remercier les travailleurs allemands de leur soutient au parti contre les puissance d'argent qu'on ne doit plus nommer de nos jours... Par son refus à la fois du capitalisme et du socialisme, le régime pétainiste recherche lui aussi une troisième voie fondée sur le corporatisme. Pétain en profite pour remettre en avant une ancienne coutume française remontant à la renaissance, à l'époque de Charles IX, coutume qui voulait qu'on offre un brin de muguet à ses proche, à la fois symbole de l'arrivée des beaux jours du printemps et porte bonheur. Cette tradition avait fait son retour dans certains milieux de la capitale dès 1907, Pétain ne fait que l'officialiser et lui donner une visibilité nationale.

Cette fête du travail chaumée et payée est supprimée dès la libération mais la chose passe mal dans l'opinion publique. En avril 1947, sur proposition du député socialiste Daniel Mayer et avec le soutien du ministre communiste du Travail Ambroise Croizat, le 1er mai est donc réinstitué jour chômé et payé dans le code du travail, sans être une fête nationale. L'idée est de pouvoir faire des défilés syndicalistes qui font le plein puisque les gens ne travailleront pas tout en étant payés ce jour là. La journée n'a pas de dénomination officielle (Article L3133-1 du Code du Travail), tout le monde l'appelle Fête du Travail bien sur mais l'honneur est sauf, la République ne doit rien à Pétain !

Cette fête du travail disparaît dans les années 1950 et 1960, les défilés étant interdits lors des guerres d’Indochine et d'Algérie. Il faut attendre le 1er mai 1968 pour que la CGT organise, pour la première fois depuis 1954, une grande manifestation dans les rues de Paris, choisissant de défiler avec le Parti communiste. 1er mai 1968, vous connaissez la suite...

Aujourd'hui cette journée du 1er Mai chômée et payée s'est répendue dans de nombreux pays du monde, soit comme une reconaissance de la nation au travail des prolétaires dans les pays communistes (comme la Chine) soit comme un gage de bonne volonté des puissances capitalistes concernant l'exploitation de la classe ouvrière. Même un pays vraiment particulier comme l'Iran reconait cette journée depuis 2015 et laisse les travailleurs libre de se réunir ce jour là. Israel par contre ne reconnait toujours pas cette journée du 1 Mai comme chômé...

 

Les grandes dates de la Russie

- Publication du 06/02/2023 -

Il est intéressant de connaitre les grandes dates de l'histoire russe compte tenu de l'actualité actuelle en Ukraine. Qui est qui ? Qui a envahi qui ? On entend tout et son contraire...

850 : au tout début...

En 850 il n'y a rien de vraiment construit sur les actuelles terres de la Russie ou de l'Ukraine. C'est des terres sauvages avec des tribus slaves qui ne sont pas parvenues à contruire la moindre structure politique dépassant le clan ou le village. C'est à ce moment que des aventuriers venus du nord débarquent. Ils arrivent principalement de Suède et du Danemark. Quand ils naviguent sur la mer du Nord, on les appelle les Vikings. Quand ils partent explorer les fleuves de l'actuelle territoire russe, on les appelle Varègues. Remontant les fleuves puis les rivières, n'hésitant pas à porter leurs bateaux entre deux fleuves, les varègues finissent par tomber sur le Dniepr (fleuve principal de l'actuelle Ukraine) qui leur permet d'établir une route commerciale entre leurs terres du Nord et la mer noire permettant des échanges fructueux avec Constantinople, la capitale de l'Empire Bizantin.

Rapidement des colons varègues se sédentarisent à divers points du chemin, fondant des comptoirs commerciaux comme Novgorod au nord, Smolensk au centre ou Kiev au sud. Donc premeir point important à mémoriser, les premières villes de la futur Russie et de la future Ukraine ont été fondées par les mêmes gens et pas par des peuples différents ! L'ensemble de ces comptoirs forment alors la Rus' de Kiev. Le premier conflit important sera avec leur voisin du Sud Est, les Khazar qui controlent la route de la Volga (962).

En 982, une guerre fraticide oppose les trois frères héritiers de la Rus' de Kiev. Au final le vainqueur est Vladimir (déjà...) le Prince de Novgorod qui devient le nouveau Grand Prince de la Rus' de Kiev. En 988 l'Empire Bizantin en proie à une insurection demande de l'aide à Vladimir qui lui envoie 6000 guerriers (d'où les traces runiques dans certains batiments d'Istanbul). En échange Vladimir demande la main de la soeur de l'Empereur et cela est rendu possible par sa conversion au Christianisme qui devient la religion officielle de la Rus' de Kiev sous l'autorité du patriarche de Constantinople.

1054 : La Russie orthodoxe

En 1054, c'est le grand schisme entre église catholique romaine et église orthodoxe de Constantinople. Ceci conduit à une opposition entre Slaves de la Rus de Kiev qui sont à présent orthodoxes et Slaves polonais qui eux sont Catholiques. C'est ici que prend naissance l'antagonisme durable entre polonais et russes.

En 1237, alors que la menace semble être à l'Ouest avec les avancées catholiques en terres baltes (Etat Teutonique), va déferler depuis l'Est une grande armée mongole essentiellement composée de Tatars. Ils sèment le chaos dans tous l'Est et le Sud de la Rus de Kiev, ne laissant tranquille que la zone Nord (Novgorod) avant de continuer leur chemin en Pologne et en Hongrie. Les principautées Rus, Nord compris, se retrouvent soumise à la Horde d'Or et doivent payer un tribus.

Situé au coeur du territoire et relativement à l'abris des conflit, la jeune principauté de Moscovie va alors gagner en puissance assez rapidement attirant beaucoup de notables au point qu'en 1325 Moscou devient la nouvelle capitale de ce qu'on commence à appeler la Russie alors que les paiens de Lithuianie ont petit à petit conquis tous le sud de l'ancienne Rus de Kiev (Actuelle Ukraine). Le Roi de Lithanie est devenu Catholique pour permettre un mariage avec une noble polonaise mais son peuple est majoritairement orthodoxe. Dès lors devant ce danger d'extension des catholiques à l'Ouest, la Moscovie va englober une à une toute les autres principautées situées au centre et au nord de l'ancienne Rus de Kiev et, à la chute de Byzance qui tombe sous le pouvoir Ottoman, Moscou se déclare nouvelle Capitale de la foie orthodoxe.

1547 : Le premier Tsar

En 1547, Ivan IV (Surnommé plus tard "le Terrible" va renforcer l'union des terres et se faire sacrer tout premier Tsar de Russie. Le mot Tsar provient du latin Caesar. Ivan IV va plus que doubler le territoire russe reprenant beaucoup de terre dans le sud jusqu'à la mer noire et beaucoup de terre au Nord et à l'Est. A partir de 1565, de plus en plus paranoiaque, Il met en place un régime de terreur.

1613 : Le premier Romanov

A la mort d'Ivan le terrible c'est son fils qui devient Tsar mais c'est un simple d'esprit et très vite c'est en réalité son conseiller Boris Godounov qui va règner mais il connait de gros soucis de famine qui vont conduire à des années très troubles avec des imposteurs se prétendant fils du Tsar décédé. Il y aura même un Prince Polonais qui sera un temps Tsar (1610), Moscou finira brulé (1612), c'est le chaos.

Les Boyards (riches propriétaires russes) se réunissent alors et choisissent l'un d'entre eux pour devenir Tsar et mettre fin au chaos de manière coordonnée. Ce Boyard qui devient Tsar s'appelle Michel Romanov et ses enfants seront Tsars jusqu'à la révolution bolchévique de 1917...

Ce court résumé permet donc de conclure qu'il n'y a pas à proprement parlé d'Ukraine en tant que Nation historique. L'Ukraine est une création des communistes en tant que province de l'URSS et rien d'autre. Elle n'a pas d'existance ethnique et c'est ce qui explique qu'elle est à ce point coupée en deux avec à l'Est du Dniepr une Ukraine très majoritairement pro Russe et à l'Ouest une Ukraine agricole devenue viscéralement anti Russe suite aux famines organisées par Staline et connues sous le nom de Holodomor.

24-29 octobre 1929, le krach

- Publication du 20/08/2022 -

Un des évènements les plus célèbres de l'histoire boursière est sans conteste de krash de 1929... Mais que s'est-il donc passé ?

Avant le krash

La période suivant la première guerre mondiale est extrèmement prospère pour les USA qui produisent presque la moitié des biens de consommation mondiaux ! L'argent afflue dans les caisses et le PIB fait un bond de +42% entre 1920 et 1929. Ceci conduit les investisseurs boursiers à gagner de très fortes sommes, bientôt imités par l'américain moyen (On dit souvent que "tous les américains spéculaient" mais c'est totalement faux, c'est la classe moyenne qui s'est lancée dans l'aventure). Des téléscripteurs permettant de suivre les cours se trouvent partout, dans les cafés, dans les salons de coiffure.

Rapidement il devient clair pour les moins riches que le bénéfice est proportionnel aux mises. Le système parrait tellement sur et rentable que beaucoup empruntent alors pour pouvoir investir plus. Beaucoup de monde a l'impression que les cours ne peuvent globalement pas baisser. Aucune loi ne limite alors les effets de levier et de nombreux courtiers proposent des investissements qui iront jusqu'à un levier de 10 (Investissement avec 10% de cash et 90% d'argent emprunté qui sera remboursé avec les bénéfices de l'opération). En 1929, 45% de l'argent emprunté aux USA sert à acheter des actions. C'est le facteur principal qui va conduire au krash de 1929, ce qu'on appelle de nos jours une bulle spéculative.

Il y a pourtant eu des signes avant coureurs. Dans les semaines avant le krash, le marché qui était à la hausse depuis 52 semaines s'est stabilisé puis a baissé d'environ 10%. Ce phénomène se passe parrallèlement à un ralentissement des ventes de voiture, de la production d'acier et de l'achat de maison. Mais les traders, désireux que le business continue, rassurent tout le monde et le marché atteint durant l'été de nouveaux sommets, ce qui est donc à ce moment là totalement détaché de la réalité économique. C'est d'ailleurs le moment où certains gros investisseurs comme Joseph Kennedy vont se retirer discrètement, réalisant des bénéfices colossaux.

Le Krash

Le Jeudi 24 octobre 1929, les journaux du matin font dans le sensationel pour leur Une. La veille, mercredi, plusieurs grosses ventes d'actions ont fait baisser le Dow Jones de 4.6%. Rien d'extraordinaire en soit mais les journeaux parlent d'un "effondrement" du marché suite à la "liquidation massive" de porte-feuilles. Des titres spectaculaires dont personne n'a sur le moment vraiment mesuré la portée ! Mais le jeudi matin, dès l'ouverture du marché, de nombreux actionnaires veulent vendre et il y a très peu d'acheteurs, ce qui provoque une baisse spectaculaire de 11%. Le volume de transaction du jeudi matin est au triple de la normale. A midi le Dow Jones est à -22,6%. C'est la panique, les autorités bancaires décident de fermer la bourse. Une réunion a lieu chez J.P. Morgan et on fait acheter de gros lot d'actions pour remonter artificiellement les cours avant de rouvrir une heure et demi plus tard. L'opération semble tout d'abord bien fonctionner car à la cloture, la bourse n'est plus en replie que de 2,1%. Cette manoeuvre permet même un Vendredi stable mais durant le week end, l'information concernant l'opération circule et surtout, de nombreux petits courtiers veulent se couvrir en mettant la pression sur leurs clients pour qu'ils règlent leur dettes. Du coup, le lundi matin, de nombreux investisseurs paniqués à l'idée, réelle, que la stabilisation serait factice et que tout risque de s'effondrer ou pris à la gorge par leur courtier qui menace de brader tout leur portefeuille tentent de vendre tout ce qu'ils peuvent. De fausses rumeurs parlant d'investisseurs sautant des buildings (ça arrivera réellement la semaine suivante...) alimenta la panique tout comme la saturation complète du réseau téléphonique empechant une bonne circulation de l'information. Ce Lundi resta dans l'histoire sous le nom de "Lundi noir", la bourse perd 13%. Le mardi ça n'est pas mieux, la dégringolade continue avec -12%. Dès lors, certaines banques reconnaissent des difficultés à couvrir les opérations engagées et ceux qui ont de l'argent en banque se précipitent pour retirer leurs avoir, ce qui va conduire 9000 banques à la faillite. Beaucoup de gens perdent tout en quelques jours...

Les conséquences

Les conséquence du krash vont se faire sentir sur une dizaine d'année, aux USA bien sur mais aussi dans le monde entier car toutes les bourses ont été impactées. 25% des travailleurs, la plupart qui n'ont jamais joué en bourse, perdent leur emploi car les gens qui avaient emprunté pour acheter des actions sont ruinés et ne peuvent plus acheter quoi que ce soit. Les salaires chutèrent de 42%. 100 000 entreprises feront faillites. Le commerce mondial baissa de 65% ! Le Dow Jones continua a baisser jusqu'à ne plus représenter que 10% de sa valeur à l'été 1929 ! Il lui faudra 25 ans pour revenir au niveau de l'été 1929.

En 1933, Roosevelt arrive à la tête du pays et prend deux mesures immédiates, la fin de la prohibition et des règles de controle pour le milieu bancaire qui n'est plus en mesure de s'y opposer. Il met aussi en place des sécurités concernant les placements des particuliers. C'est le début d'une difficile période connue sous le nom de Grande Dépression car les gens avaient perdu toute confiance dans le système bancaire et boursier, voir dans certains pays, dans le système capitaliste démocratique. Il faudra attendre une seconde guerre mondiale pour relancer réellement la machine économique...

Voyage Transatlantique dans les années 20

- Publication du 14/07/2022 -

Dans l'entre-deux guerres, les paquebots comme «Ile-de-France» représentent la quintessence de l’art de vivre sur l'océan. Des palaces flottants conçus comme des théâtres, pour se montrer et être vus, flirter et danser au rythme du jazz. Départ imminent !

Imaginez... Vous embarquez en première classe sur un transatlantique de l’entre-deux-guerres, avec vos dix malles. Votre journée se déroule selon le même rituel, pendant les quatre jours de voyage : au réveil, après une mise en beauté par votre femme de chambre, vous sonnez le steward, qui vous amène la vaste carte des petits déjeuners.

Vous croquez dans une brioche cuite pendant la nuit dans la boulangerie du navire, en lisant le journal imprimé à bord, pour prendre connaissance des nouvelles de la terre, du cours de la bourse. Heureusement, tout cela est loin. En mer, on est «affranchi de tout ce qui, hier, vous empoisonnait et vous opprimait», se réjouit un journaliste de l’hebdomadaire L’Illustration, le 25 septembre 1926.

Ceci dit un service de courrier est assuré via un hydravion postal embarqué sur le paquebot. Certaines affaires urgentes n'attendent pas !

Il est 9h, c’est le moment d’une promenade sur le pont supérieur, qui ressemble au solarium d’un sanatorium suisse. On s'y promène, on y fait des rencontres, on peut aussi y lire, couché dans des transats.

On s’observe, on flirte. «On flirte énormément en croisière. L’ambiance favorise les approches, les contacts, les dérobades, les insistances, toute la gamme du jeu. La jeunesse flirte à fond», explique encore le reporter de L’Illustration. Même si on se doit de respecter les apparences, les règles de sa classe et de son rang, on se sent libre. «Comme si l’air du large était vraiment aphrodisiaque, des intrigues se nouent, des passions s’allument qui s’éteindront souvent comme un simple feu de paille la traversée finie», témoigne le commissaire de bord A. de Nieuwenhove dans ses Mémoires.

Toujours en matinée, les sportifs s’adonnent à la «mécanothérapie», enchaînant «bicyclette, punching-ball, chameau, et cheval», autant d’engins sportifs, dans le gymnase de bord.

Autre option, profiter des nombreux services offerts aux passagers de première classe...

A onze heures, un consommé chaud est servi. On mange tout le temps sur un paquebot, surtout sur ceux de la Compagnie générale transatlantique française. Même les chiens ont leur menu, avec cinq plats au choix !

Suivent le déjeuner, puis le café pris dans un grand salon, peut-être suivi d'un un film projeté dans la salle de théatre.

En fin d'après midi c’est le thé au salon mixte, et il faut se préparer sans tarder pour l’incroyable dîner, le rendez-vous mondain phare de la journée.

Les passagers empruntent la théâtrale «grande descente», un spectaculaire escalier, pour rejoindre une salle à manger forcément monumentale. Un paquebot est un temple où l’on change de toilette pour chaque occasion, le défilé de mode est permanent.

Le repas se clôt par les discussions du fumoir, autour de cigares. Les femmes ne seront que tardivement acceptées dans ces lieux dignes d’un «club» masculin. Jusqu’au milieu des années 1920, elles doivent se contenter d’une studieuse «salle de correspondance». Mais les choses évoluent, et même la piscine intérieure du navire devient mixte. Puis c’est l’heure d’un charleston endiablé, au rythme d’un jazz-band.

Dans l’entre-deux-guerres, avec l’Art déco, les plus belles réussites du «style paquebot» voient le jour. C’est l’âge d’or. Les géants des mers ont alors pour nom le Rex italien, le Bremen allemand, le Queen Mary britannique… À partir des années 1950, la prédominance des paquebots a commencé à décliner lorsque de gros avions à réaction ont commencé à transporter des passagers à travers l'océan en moins de temps. La vitesse de traversée de l'océan est donc devenue plus importante que le style de la traversée. Dans les années 1970, les avions supersoniques Concorde pouvaient relier Paris à New York en moins de 4 heures, et un seul paquebot, le Queen Elizabeth 2, restait sur la route transatlantique pour ceux qui préféraient le style de voyage plus lent.

Un Zeppelin au Brésil (Mai 1930)

- Publication du 11/06/2022 -

Le 18 mai 1930, le LZ-127 Graf Zeppelin, entré en service le 18 Septembre 1928, quitte son port d'attache de Friedrichshafen (Allemagne), sur le lac de Constance, en direction de l'Amérique du Sud avec 38 personnes à bord. A Seville, le cousin du Roi d'Espagne, l'Infant Alfonso, se joint au voyage. Le 20 mai à 9h30 du matin, une cérémonie se déroule à bord pour célébrer le tout premier passage de l'équateur par un engin volant. Le dirigeable atteint Recife au Brésil le 22 mai où un mat et une station de ravitaillement ont été installé par l'armée. 300 soldats assurent l'escale puis le Graf Zeppelin reprend l'air en direction de Rio qu'il atteint en avance sur l'horaire. Les passager bénéficient alors d'un long moment de survol de la ville et de ses environs à diverses altitudes. Après une rapide escale de deux heures au sol où le personnel doit tenir le dirigeable car aucun mat d'accroche n'a été prévu, le navire reprend l'air pour Recife puis se rendra à Lakehurs (USA) avant de rentrer en Allemagne. Le vol Europe-Pan America fut largement financé par l'émission de timbres spéciaux en Espagne, au Brésil et aux USA destiné au courrier postal transporté pour la première fois sur de telles distance par la voie des airs.

Construit à l'origine comme un dirigeable expérimental, le LZ 127 a été si fiable qu'il fut bientôt utilisé pour des voyages spectaculaires qui l'ont rendu célèbre, y compris le tour du monde et la traversée de l'Arctique, véritables bande-annonces publicitaires pour les premiers vols transatlantiques réguliers.

Le LZ-127 est long de 236 mètres. Sa nacelle où se trouve à la fois les commandes et les espaces des passagers mesure 30 mètres de longueur et dans le point de largeur maximale, 6 mètres. Il y a à l'arrière de la nacelle 4 cabines pour 2 personnes et une cabine "suite" pour 4 personnes de chaque côté, chacune avec une fenêtre.  A la suite des cabines on trouve deux salles de bains passagers, l'un pour les hommes et une pour les femmes, avec de l'eau chaude. Si le personnel devant rester à la disposition des passagers séjournait à l'avant de la nacelle, le reste de l'équipage avait les logements à l'intérieur du dirigeable, le long de la passerelle inférieure, dans une position centrale intermédiaire entre les moteurs et l'arrière du moteur.

De 1932 à 1937 le LZ-127 Graf Zeppelin assurera 136 liaisons entre l'Allemagne et l'Amérique du Sud (beaucoup d'Allemands résidaient au Brésil et en Argentine). Quand arrive la catastrophe du Hindenburg, le 6 mai 1937, la preuve est faite qu'on ne peux pas continuer à voler avec de l'hydrogène. Le Hindenburg avait d'ailleur été conçu au départ pour voler avec de l'Hélium mais les USA, principaux producteurs, soucieux de l'avance allemande en matère d'aéronautique, avaient décrété un embargo. Le LZ 127 fut donc remisé à terre dès son retour du Brésil le 8 mai 1937. il aura transporté 12 000 passagers payants sans le moindre accident.

Le LZ-127 Graf Zeppelin détient encore deux records du monde FAI : la plus longue distance parcourue d'une traite par un dirigeable avec 6384.50 km et le plus long un vol avec 71 heures.

Janvier, 01

- Publication du 31/12/2021 -

L'année n'a pas toujours commencé le 1er janvier en France, c'est même relativement récent dans l'Histoire. Jules César avait pourtant tenté de l'imposer dès 46 avant JC avec son calendrier Julien ! Les Romains dédient alors ce jour à Janus, le Dieu des portes et des commencements. Janus possède deux faces, l’une tournée vers l’avant, l’autre vers l’arrière (le mois de janvier doit son nom à Janus). Avant César, l'année romaine commençait en Mars, c'est la raison pour laquelle Septembre, Octobre, Novembre et Décembre ne sont pas les 7ème, 8ème, 9ème et 10ème mois de l'année contrairement à ce que semble indiquer leurs noms (Mais ils l'étaient bien quand l'années commençait le 1er Mars).

Charlemagne décida pour sa part que la nouvelle année devait commençer le 25 décembre en hommage à la naissance de Jesus. Au Moyen Âge, l'année commençait à Pâques ! Du point de vue chrétien, c’était assez logique, puisque c’est la date de la résurrection du Christ, mais d’un point de vue administratif, c’était diablement compliqué puisque la fête de Pâques est mobile (elle peut tomber entre le 22 mars et le 25 avril) ce qui impliquait des années n'ayant pas toutes le même nombre de jour...

C'est en 1544 que l'Empereur Charles Quint, dirigeant du Saint-Empire et de l'Espagne, décide de remettre de l'ordre dans le calendrier en déterminant une date fixe pour la nouvelle année. Etant aussi Roi de Naples et des Romains, il décide en hommage à César de reprendre la date du premier janvier. La France ne tarde pas à suivre le mouvement, en 1564, avec l'Édit de Roussillon signé par Charles IX.

C'est finalement le pape Grégoire XIII qui, en instituant le calendrier grégorien en 1582, généralise cette mesure à l'ensemble du monde chrétien, notamment pour simplifier le calendrier des fêtes religieuses.

De 1792 à 1806, en France, l'éphémère calendrier républicain abolit le 1er janvier et fait débuter l'année le 1er vendémiaire (équinoxe d'automne).