Liste Alphabétique des Publications

Ayahuasca (30/05/2022)-Y aller- Dogons (01/10/2023)-Y aller- Puit vers l'Enfer (28/12/2022)-Y aller- Toungouska (17/01/2023)-Y aller-

 

Dogons

- Publication du 01/10/2022 -

Les Dogons sont un peuple du Mali, en Afrique de l'Ouest. Leur population totale au Mali est estimée à 1,2 million de personnes. Ils occupent la région, nommée Pays Dogon, qui s'étend de la falaise de Bandiagara jusqu'au sud-ouest de la boucle du Niger. Ils sont réputés pour leur cosmogonie et leurs sculptures.

Le peuple Dogon a été pour la première fois étudié par l'explorateur Louis Desplagnes (1871 - 1914), un lieutenant de l'armée coloniale française. Contrairement aux us coloniaux, Desplagnes se montre très respectueux des coutumes et traditions dogons, refusant en particulier de s'emparer des objets qui ne lui sont pas donnés ou échangés de bon gré. Il vit au contact de la population en 1904 et 1905. Il rapporte en Europe les premiers éléments détaillés sur la vie du peuple Dogon. Plus tard c'est deux ethnologues français, Marcel Griaule et Germaine Dieterlen qui vont apporter de très nombreux détails et une sacré controverse scientifique... Entouré de plusieurs collaboratrices dont Germaine Dieterlen dès 1935, Griaule recueillera sur place lors de multiples missions, les éléments détaillés des mythes et de la cosmogonie Dogon, publié tout d’abord sous forme littéraire dans « Dieu d’eau » puis plus complètement dans « Masques Dogon » et enfin au travers du travail de synthèse poursuivie par G. Dieterlen avec « Le Renard Pâle ».

Dans un article publié en 1950, ces deux chercheurs relataient pour la première fois la connaissance de l’étoile Sirius par les Dogon. L'article ne fit pas l’objet de polémique lors de sa publication, la portée astronomique ayant sans doute été sous-estimée. Dans ce travail, Griaule et Dieterlen rapportent la position centrale de l’étoile Sirius dans la cosmogonie Dogon. De par son nom « Sigui tolo », l’étoile du Sigui, Sirius, apparaît tout d’abord en relation directe avec la cérémonie traditionnelle et fondatrice de la culture Dogon, le « sigui », fête rituelle célébrée tous les soixante ans pendant sept années consécutives à travers les différents villages de la falaise de Bandiagara. Mais l’aspect le plus spectaculaire de l’article réside dans la référence à deux "compagnons" de l’étoile dont un est identifié sous le nom de « Po tolo », l’étoile du po, qui est désigné comme l’origine de toute la création, « la source de toutes choses » et l'autre « Emme ya tolo . Pô Tolo est sensé être la chose « la plus lourde du monde ». Il est dès lors intéressant de noter que les scientifiques ont calculé qu’un dé à coudre de Sirius B pèserait une tonne !

La cosmologie Dogon voudrait que Po Tolo tourne autour de Sirius en 50 ans, ce chiffre étant symboliquement utilisé à plusieurs reprises dans des rituels. Griaule et Dieterlen n’étant pas spécialistes en astronomie, ils ne purent mesurer tout d’abord la portée de leur révélation. Selon le cinéaste et ethnologue, Jean Rouch, qui poursuivit avec G. Dieterlen le travail de Griaule en filmant notamment le dernier sigui Dogon de 1965-1972, l’énigme astronomique fut redécouverte à l’occasion d’une présentation de ses films aux USA, à laquelle assistait une jeune étudiante en cinéma dont le père était astrophysicien !

Il s'avéra alors qu'il existait bel et bien un compagnon à l'étoile Sirius, une naine blanche nommée Sirius B qui était absolument invisible à l’œil nu, sa luminosité étant à peine d'un dixième du seuil détectable par l'oeil humain. Comment était-il possible aux Dogon d’imaginer un astre inaccessible à l’observation à l’œil nu ? Quand à la durée de sa révolution elle a été calculée par les astronomes modernes comme variant entre 48,84 et 50,20 années… Ceci constitue l’énigme astronomique des Dogons.

Officiellement, comme souvent, on décréta rapidement qu'il n'y avait aucun mystère ! "On savait" que l'existence de Sirius B était arrivée aux Dogons par "un missionnaire" (qui n'a pas de nom...) et que ce dernier aurait transmis aux Dogon une information scientifique moderne qui aurait alors été intégré à leur cosmologie. Basta ! C'est bien gentil mais la plus ancienne trace scientifique d'un compagnon à Sirius date de 1844 quand le mathématicien prussien Friedrich Bessel, en étudiant le mouvement de Sirius, déduit la présence d’un autre corps perturbateur en orbite autour de l’étoile dont la masse devait être au moins égale à celle du Soleil. En 1862, l’opticien américain Alvan Clark, à l’aide d’une lunette de 47 cm de diamètre, la plus grande pour l’époque, fut le premier à apercevoir le compagnon de Sirius. Ca laisse quand même très peu de temps pour modifier intégralement une cosmologie datant des origines de la peuplade et ça sur le simple apport d'une information scientifique par un étranger ... Et personne à l'époque n'avait la moindre idée de la durée de révolution de Sirius B, ce qui revient à dire que le missionnaire ou les Dogons aurait pris la durée de 50 ans au hasard et qu'il se serait révélé plus tard qu'ils étaient tombés juste par un incroyable hasard... Sauf que dans "incroyable hasard", il y a "incroyable"... Mais faute d'une explication plus crédible, tout le monde scientifique fit corps car c'était soit ça soit apporter du crédit aux légendes Dogons qui parlaient de Dieux venus du ciel qui aurait désigné Sirius comme leur monde d'origine et donné ces informations sur les deux compagnons...

Pour tenter de résoudre définitivement l'apparente anomalie, une expédition « ethno-astronomique » a été réalisée en 1998 dans la région de Sanga, en compagnie de Germaine Dieterlen. Les relevés réalisés en différents lieux ont pu démontrer l’existence de sites astronomiques, formés d’alignements, consacrés à l’observation de Sirius. L’existence de tels « observatoires » est une première en Afrique subsaharienne mais n'a pas permis d'expliquer comment on aurait pu déduire l'existance de sirius B à partir des observations faites ! Par contre cette étude est venue confirmer la qualité et la rigueur du travail des ethnologues M. Griaule et G. Dieterlen et le soin qu’ils ont apporté au recueil des informations. Aucune information n’avait été « interprétée » voire « inventée » comme ont pu le suggérer certains contradicteurs pour expliquer le mystère de la cosmologie Dogon.

Bien plus surprenant, les astronomes contemporain sont de plus en plus nombreux a être persuadé à présent de l'existence d'un deuxième compagnon autour de Sirius. La présence d'une autre petite étoile pourrait en particulier expliquer un changement de couleur de Sirius suggéré par des textes historiques. Un programme est en cours à l'ESO pour observer la région la plus proche de Sirius à haute résolution spatiale grâce à l'optique adaptative. La confirmation de l'existence de Sirius C porterait un sacré coup à la théorie du missionnaire et relancerait par la même la question de l'origine de ce savoir...

Ayahuasca

- Publication du 30/05/2022 -

L'ayahuasca, ou yagé, est une préparation hallucinogène originaire d'Amérique du Sud. Décoction à base de lianes traditionnellement consommée par un grand nombre de cultures indigènes de l'Amazonie, qui la sacralisent et lui allèguent une capacité curative, purificatrice et magique, l'ayahuasca se présente sous la forme d'un breuvage épais à la saveur âpre. En raison d'une composition chimique complexe marquée par la présence d'un puissant psychotrope naturel, la DMT, l'ayahuasca a pour propriété principale de plonger ses utilisateurs dans un état de conscience et de perception plus ou moins fortement modifié.

Le terme ayahuasca vient du quechua et est formé de l'agglutination de aya et huaska. Il est traduit ordinairement par liane des esprits ou liane des morts (aya : mort, défunt ; huasca : corde et par extension liane).

Attention, l’Ayahuasca est depuis quelques années un phénomène de mode (Iquitos est devenu la capitale du tourisme Ayahuasca !). Se méfier de tout contact « grand public », il faut trouver les bonnes personnes, des indiens exclusivement, et tenir comme règle première que si il est question d’argent, il y a arnaque ! En effet les pseudo boissons pour touristes sont très loin de la véritable préparation, les effets de même !

Une étrange combinaison

Les scientifiques savent bien pourquoi l’ayahuasca produit des visions. C’est parce que l’un des deux principaux composants de la boisson est riche en N-diméthyltryptamine (DMT), un hallucinogène extrêmement puissant et qui agit vite, qui est également sécrété de façon naturelle en quantités très faibles (habituellement trop faibles pour avoir un effet psychotrope) par le cerveau humain. Bien qu’elle soit présente dans notre corps, la DMT sous sa forme pure, tout comme la DMT en solution dans la décoction d’ayahuasca, sont classifiées "Schedule I/Class A", c’est-à-dire comme des drogues illégales aux États-Unis et dans de nompbreux pays occidentaux.

Un certain nombre de plantes poussant en différentes parties de l’Amazonie contient la DMT qui donne à l’ayahuasca ses facultés extraordinaires de visions, et toutes sont connues depuis longtemps par les chamans indigènes qui se servent dans de la variété locale pour leur préparation. L’une des plus utilisées est 'Psychotria viridis'. Il s’agit d’un buisson de la famille des rubiacées et ses feuilles libèrent des quantités psychotropes de DMT si on les fait bouillir avec de l’eau.

Que la DMT soit extraite de cette plante ou d’une autre source parmi la demi-douzaine connue actuellement, il reste cependant un problème à surmonter. La monoamine oxydase, une enzyme produite naturellement dans notre estomac, détruit à son contact la DMT de manière si efficace qu’elle la rend totalement inactive par la voie orale. C’est à ce moment que l’autre ingrédient principal de la décoction – la liane d’ayahuasca elle-même – intervient. Classifiée par les scientifiques sous le terme Banisteriopsis caapi, et membre de la famille des malpighiacées dont font partie les lianes forestières géantes, elle contient des éléments chimiques appelés inhibiteurs des monoamines oxydases, qui ont la bonne idée de désactiver notre enzyme d’estomac, permettant à la DMT contenue dans les feuilles de Psychotria viridis (ou issue d’une quelconque autre source) de se mettre au travail.

Autant vous dire que les chance de trouver la bonne combinaison par hasard sont extrêmement faibles ! L’anthropologue Jeremy Narby écrit à ce sujet : «  Voici des peuples sans microscopes électroniques qui choisissent, parmi les quelque 80000 espèces de plantes amazoniennes, les feuilles d’un buisson contenant une hormone de cerveau hallucinogène, qu’ils combinent à une liane contenant des substances qui désactivent une enzyme de l’appareil digestif qui sans cela bloquerait l’effet hallucinogène. Et ils font cela dans le but de modifier leur état de conscience. C’est comme s’ils connaissaient les propriétés moléculaires des plantes et l’art de les combiner, et lorsqu’on leur demande comment ils sont au courant de ces choses, ils disent que cette connaissance leur a été directement enseignée par les esprits... ».

Fabrication de l’Ayahuasca

On sélectionne plusieurs gros morceaux de liane, chacun étant approximativement aussi épais que mon bras, constitué de trois ou quatre lianes enroulées sur elles-mêmes. Ces éléments sont coupés à la hache en parties d’environ 30 cm de long qui sont concassées à l’aide d’un lourd gourdin en bois – méthodiquement concassées – pour exposer la partie interne de la liane. Elle est très fibreuse mais également humide, et elle prend une couleur rouge.

Ensuite, on cueille approximativement 300 feuilles vertes et fraîches de Psychotria viridis dans des buissons avoisinants. On place une couche épaisse de la liane concassée au fond d’une grosse marmite en fer, sur celle-ci on crée une couche faite de toutes les feuilles de P. viridis, puis sur celle-ci une autre couche avec le reste de la liane. Ensuite, plusieurs litres d’eau froide tirés du ruisseau sont ajoutés jusqu’à ce que le contenu soit recouvert. On laisse mariner la nuit entière.

Au petit matin on allume un feu sous la marmite. La première eau est décantée dans une autre grosse marmite de fer au bout d’un moment et de l’eau fraîche est ajoutée pour couvrir la masse de lianes et de feuilles une nouvelle fois. Cela sera effectué encore trois fois. Ensuite, toute l’eau riche de substances récupérée dans la seconde marmite, qui comprend plusieurs litres, sera bouillie doucement jusqu’à ce qu’il ne subsiste que moins d’un litre d’ayahuasca concentrée pure. Les lianes et les feuilles de la première marmite, maintenant qu’elles ont rempli leur fonction, sont jetées.

Les effets de l’Ayahuasca

Ayant eu la chance de tester plusieurs fois la chose, je peux confirmer l’étrange similitude de ce que j’ai vécu et de ce que rapporte les autres utilisateurs. Le liquide a une telle texture qu’il en est repoussant. L’avant-goût doux-amer concentré est suivi instantanément par l’arrière-goût de pourriture et de médicament, frappe tel un coup de poing dans l’estomac. Les vomissements et la diarrhée sont fréquents parmi les participants de sessions d’ayahuasca, et on doit tout simplement faire avec ces effets s’ils se manifestent.

Peu après la consommation du produit, on est submergé par une sensation de lassitude. Les muscles se relâchent involontairement, on ferme les yeux puis, sans fanfare, un défilé de visions commence soudainement, des visions qui sont immédiatement géométriques et vivantes, des visions de lumières qui ne ressemblent à aucune lumière du monde réel , des lumières sombres, un champ qui palpite et qui tourbillonne dans des violets à la luminescence la plus profonde, des rouges qui surgissent de la nuit, des textures et des couleurs venues d’un autre monde qui tournent, des galaxies spiralées en mouvement… Puis viennent des visions de mailles et d’étranges structures comme des échelles. Des visions dans lesquelles on semble voir des écrans à carrés multiples rangés les uns à côté des autres et empilés les uns sur les autres pour former d’immenses motifs de fenêtres arrangés en longues lignes.

J’ai ensuite distingué un ou des serpents (selon les fois). D’une manière assez inexplicable, j’ai appris en lisant des ouvrages sur le sujet que des gens issus des quatre coins du globe et de cultures différentes rencontrent régulièrement des serpents lors de leur voyage suivant la prise d’ayahuasca. On peut rencontrer d’autres animaux, voir d’autres créatures mais ce qui prédomine dans les témoignages, ce sont les serpents (parfois plus proches du dragon chinois que du reptile « de base »). la sensation que j’ai eu, comme la majorité des gens, était d’avoir ceci dit affaire avec des d’êtres intelligents qui nous veulent du bien, non du mal. Je n’ai jamais ressenti pas la peur archétypale que les serpents sont censés susciter.

Attention, rien n’est garanti ! Je dispose de plusieurs exemples de personnes qui ont pris de l’ayahuasca (dans de bonnes conditions, pas dans des pièges à touristes) et qui n’ont rien vécu de bien remarquable durant leurs deux ou trois premières sessions, et qui ont finalement obtenu un billet aller-retour complet vers un monde parallèle à leur troisième ou quatrième tentative…. Ou pas !

La suite est plus personnelle, j’ai entendu des témoignages parler de temple anciens, de pyramides, d’elfes… Pour ma part j’ai eu droit à des ruines qui pourraient parfaitement être la résultant de mon amour pour les écrits de Lovecraft mais aussi, de manière fort marquante, à des sortes d’extra terrestre de type « petit gris ». C’est étrange car contrairement aux ruines antédiluviennes, les ET ne sont franchement pas mon sujet d’intérêt principal, loin de là. Ils semblaient vouloir communiquer avec moi mais je n’ai rien compris, ce qui les as contrarié (enfin j’ai eu la sensation que…).

La chose remarquable, c’est que ces visions sont ultra réalistes. On n’est pas dans un délire vaporeux mais en très haute définition, ce qui renforce l’impact de ces visions sur notre conscient ! Selon le professeur David Lewis-Williams, les idées religieuses résulteraient de la capacité neurologique humaine et universelle à entrer dans des « états modifiés de conscience » (EMC) – c’est-à-dire des états de transe profonde dans lesquels on a des hallucinations extrêmement réalistes. Beaucoup d’anthropologues sont convaincus que dès le paléolithique supérieur, nos ancêtres ont attribué une grande valeur aux hallucinations et consommé de façon intensive les plantes psychoactives qui les induisent. De surcroît, il est bien connu que le tambourinement rythmique et la danse, l’hyperventilation, l’auto-mutilation, l’inanition et toute une gamme d’autres techniques plus ou moins désagréables peuvent également entraîner des hallucinations. Dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs, un tel travail ne relève typiquement pas de la responsabilité des personnes en général mais seulement de celle des chamans – ces spécialistes rituels qui sont capables d’effectuer le voyage périlleux dans le monde hallucinatoire et d’en revenir avec des connaissances de guérisseur.

Soutenu par David Whitley, l’un des plus grands spécialistes nord-américains de l’art rupestre, Jean Clottes, expert mondialement reconnu des grottes préhistoriques peintes en France, ainsi qu’un nombre croissant d’autres universitaires issus de bien d’autres pays, Lewis-Williams défend le point de vue que les premières notions de l’existence de mondes et d’êtres surnaturels, les premières idées « religieuses » à leur propos, la première œuvre d’art les représentant, et les premières mythologies les concernant furent toutes dérivées des expériences vécues par des chamans en état hallucinatoire. Reste à déterminer si il s'agit d'un accès aux dimentions parrallèles dont parle aujourd'hui la physique quantique ou de simples hallucinations mais dans ce cas pourquoi autant de similitudes dans les visions de gens de cultures fondamentalement différentes répartis sur toute la planète et sans contact entre elles ?

Puit vers l'Enfer

- Publication du 28/12/2022 -

A l'époque de la Russie communiste, un groupe de géologues aurait foré un trou d'environ 15 kilomètres de profondeur et entendu des cris humains, les cris perçants des âmes condamnées de l'enfer. Les scientifiques russes en furent terrifiés et auraient fait cesser l'exploration de peur de lâcher les forces maléfiques de l'enfer à la surface de la terre. Bien sur les autorités soviétiques firent ce qu'il fallait pour que l'affaire ne s'ébruite pas. Mais cette étrange histoire est quand même sorti des frontières suite aux confidences d'un scientifique dissident russe qui venait de passer en Finlande et donc parru pour la première fois dans un journal scientifique finlandais très sérieux appelé 'Ammenusastia'. L'article du journal consistait en une interview du scientique russe qui était bien entendu sous couvert d'anonymat pour sa sécurité et se terminait par : "Les responsables soviétiques ont refusé de commenter le rapport suite à l'étude de ces renseignements mais on indiqué qu'une enquête aura lieu plus tard cette année. Nous ne pouvons qu'espérer que les Soviétiques nous fourniront tous les détails". Il n'y eu bien sur jamais de communication officielle sur l'enquête mais l'histoire a ensuite réellement rebondi à partir du moment où le fils d'un ancien mineur qui venait de décéder à communiquer sur Internet une bande son de l'enregistrement fait à l'époque par les soviétiques ! Depuis d'autres phénomène se seraient produit dont la disparition d'un groupe d'étudiants US venu exprès pour ouvrir le puit et y faire des analyses et de nombreux fondamentalistes chrétiens ont fait un écho maximal à cette "découverte"...

Alors qu'en est il concrètement ? Effectivement dès qu'on s'intéresse à la question, on trouve de multiples sites sérieux de géologie qui font référence au projet de creuser le trou le plus profond du monde dans la presqu'ile de Kola, pas très loin de Mourmansk et donc de la frontière finlandaise. Le forage sg3 ou forage profond de Kola est un forage réellement effectué à partir du 24 mai 1970 et jusqu'en 1989. Le but de ce forage était de creuser le plus profondément possible, avec un objectif à 15 000 mètres, afin de traverser la croûte terrestre, et ainsi d'accéder au Moho pour mieux comprendre sa composition et les mécanismes internes de la Terre.

Par contre aucun de ces sites ne se risque à expliquer la fin du forage par une découverte de l'enfer. Il est plutôt question de difficultés techniques exponentielles avec la profondeur et/ou de difficultés croissantes de financement (rappellons que 1989, c'est la fin de la fin de l'empire communiste...). Deux raisons qui me semblent parfaitement valides mais qui n'expliquent pas qu'un journal scientifique sérieux ait indiqué cette histoire de cris... Imaginez qu'un journal vous parle d'une rencontre avéré avec des extra terrestres, votre confiance ne sera surement pas la même selon qu'il s'agisse de France Soir ou du Figaro.

Le trou existant et les dates étant cohérentes, interessons-nous à cette affaires de cris de l'enfer. Le son qui paniqua les scientifiques s'est retrouvé sur le Net suite au décès d'une technicien qui en avait fait une copie. Un héritier, anonyme bien sur, décida de faire fuiter l'affaire, incluant le texte du journal scientifique finlandais en guise de preuve de crédibilité et un mp3 que je vous ai récupéré...

Alors Internet c'est super MAIS comme pour toute médaille, il y a deux faces. D'un côté l'information circule facilement et elle est difficilement censurable donc on trouve pas mal de choses très interessantes mais cette absence de filtrage implique bien sur qu'on y trouve surtout beaucoup d'imbécilités... Donc acte 1, Internet permet à cet anonyme de défier le "système qui nous cache des choses" en balançant une vérité nue. Mais Acte 2, l'audiance est tellement large et variée qu'il y a toujours une personne qui va trouver la faille si faille il y a. C'est ainsi qu'on peut, en creusant, trouver que cette bande son est une version altérée de... la bande originale de 'Baron vampire', un film italien de 1972 avec l'ajout de différents effets. Partir d'un nanar oublié pour générer les cris de l'enfer c'était assez bien joué seulement voilà, il y a des passionné de tout sur le Net et donc des passionnés de Nanar qui ont reconnule passage ! ceci clot donc l'affaire de la bande son. Fake !

Alors celui qui veux y croire peut toujours rétorquer à juste titre que le fait qu'un plaisantin ait pondu une fausse bande son ne prouve pas que l'histoire d'origine était fausse car les services soviétiques ont bien pu tout détruire, ils en avaient en effet les moyens.

En vrai le seul truc qui me génait c'était l'article du journal scientifique finlandais. J'en ai obtenu une version pdf en finnois qu'un ami a controlé et qui disait bien la même chose... et puis j'ai vu la date ! 1er Avril 1989 ! Comme quoi le mélange d'une vrai info (le trou) et d'une blague peut fonctionner au delà de toute espérance si le support est réputé ! Et donc désolée mais ici pas de mystère, les communistes n'ont pas trouvé l'enfer (cependant certains pensent qu'ils en avaient réalisé une très belle copie en Sibérie mais ceci est une autre histoire.)

Le projet s'est donc officiellement terminé fin 2005 par manque de financement (le trou n'a plus été creusé après 1989 mais certains scientifiques travaillaient encore sur les échantillons). Tout le matériel de forage et de recherche a été démonté en 2006-07 et le site est laissé à l'abandon depuis 2008, y compris les nombreuses carottes qu'il abrite encore, livrées aux éléments et mélangées hors de leurs caisses. Et bien sur il n'y a aucune trace de disparition d'étudiants US !

Toungouska

- Publication du 17/01/2023 -

Dans la matinée du 30 juin 1908 quelques témoins, dont des autochtones de la région, voient passer une boule de feu dans le ciel sans nuage de la Sibérie centrale. « Une cascade de feu », selon la description des rares témoins, déchire le ciel. Le son est tout aussi terrifiant. La déflagration se propage sur un rayon de plus de 1000 kilomètres. Un panache de fumée s’élève à une hauteur estimée à 20 000 mètres. Une onde sismique fait deux fois le tour du globe, affolant les sismographes du monde entier. Dans les jours qui suivent, d’étranges phénomènes atmosphériques sont constatés. En Europe, les nuits sont si claires qu’ont peut lire un journal à la seule clarté des étoiles, conséquence du gigantesque nuage de poussière qui révèrbère et amplifie la luminosité. La puissance de l'explosion est estimée à environ 10 à 15 mégatonnes équivalent en TNT, soit environ 1 000 fois celle de la bombe qui détruisit Hiroshima. Lors de l'événement, 2 000 kilomètres carrés de forêt sont balayés, 60 millions d'arbres abattus. Le souffle fait des dégâts sur plus de 100 km. De nombreux incendies se déclenchent, brûlant des zones forestières pendant plusieurs semaines.

La région où s'est produit cet évènement se situe sur le plateau de Sibérie centrale à près d'un millier de kilomètres de la ville d'Irkoutsk et du lac Baïkal. C'est une région de collines recouvertes par la taïga sibérienne. Elle est peu peuplée, principalement par des éleveurs de rennes d'un peuple toungouse.

L'éloignement de la région et les troubles en Russie ne permirent d'effectuer une étude sur place qu'en 1927, par une équipe russe menée par Leonid Koulik. On est alors persuadé avoir affaire à une météorite de belle taille. Le paysage que découvrent les scientifiques russes est apocalyptique : sur un cercle de 60 km de diamètre, les arbres sont couchés, brisés ou arrachés, les racines tournées vers le centre du cercle de dévastation. Mais les scientifiques découvrent stupéfaits qu'il n'y a ni cratère, ni trace d'impact, ni - ce qui est plus étonnant - débris. Les expéditions suivantes, en 1928, 1930 et 1938 apporteront peu d’éléments nouveaux, confirmant simplement qu’en l’absence de cratère et de résidus de matériaux, l’objet ne pouvait pas être une météorite classique. L’expédition de 1938 permettra toutefois de fournir une documentation photographique aérienne très impressionnante.

Avec l'arrivée de la Seconde Guerre mondiale, puis de la guerre froide, seules deux expéditions purent retourner enquêter en 1958 et 1961. Cette fois il n'y a plus aucun doute, il n'y a pas d'impact, donc pas de météorite, ce qui permit d'émettre une nouvelle hypothèse, celle d'un petit noyau cométaire, essentiellement composé de gaz gelés s'étant vaporisés et ayant explosé entre 6 et 9 km d'altitude, le reste de la matière étant dispersé en une pluie de sphérules. Sauf que personne ne parvient à trouver la moindre trace des éléments chimiques particuliers qui auraient du être massivement présent sur le site avec ce scénario, renvoyant dos à dos les partisants de la météorite et ceux de la comète... en laissant la porte ouverte à d'autres hypothèse !

En 1978, un obscure scientifique russe nommé Zolotov annonce sur Radio Moscou au cour d'une émission célébrant les 70 ans de l'évènement que selon les témoignages des locaux receuillis par Koulik (qui font effectivement état d'une trajectoire absolument pas rectiligne) et l'absence de tout débris ou trace, l'hypothèse la plus vraissemblable est celle de l'explosion accidentelle d'un vaisseau extra terrestre utilisant une énergie inconnue. C'est de cette "théorie" que va partir un tas de rumeurs sur des traces de radioactivité inexplicables dans la zone. Je n'ai pour ma part jamais trouvé la moindre source sérieuse confirmant ce point.

Si l'hypothèse du vaiseau Alien vous fait sourire elle est pourtant très rationelle comparée à d'autres théories qui ne vont pas tarder à fleurir et parmi lesquels je tiens à citer, comme un 'best of' de l'imagination humaine, le micro trou noir qui aurait traversé la terre en ligne droite et serait ressorti par l' Océan Atlantique, l'utilisation d'une arme extra terrestre pour sauver la planète de l'impact mortel d'un corps céleste, une expériance de Nicolas Tesla ayant mal tournée ou bien encore la comète d'anti-matière...

Les scientifiques en furent un temps réduit à inventer une sorte d’hybride entre un astéroïde et une comète, mélange de roche et de glace. Autrement dit, un corps suffisamment dense pour traverser la couche atmosphérique avant d’exploser à basse altitude (entre 6000 et 10 000 mètres) mais pas assez massif pour produire un cratère et des débris volumineux. Comme pour d'autres mystères, ces gens détestent dire "On ne sait pas !". Malheureusement les études poussée ont apporté d'autres questions ! Par exemple, comment expliquer la croissance spectaculaire des végétaux sur et autour de l’épicentre de la catastrophe ? D’après l’expédition italienne de 1990, la vitesse de pousse des cultures surveillées est dix fois plus rapide que dans le reste de la région. La poussière aurait servi de super-engrais : «La végétation "postcatastrophe" s'est avérée anormalement riche en arsenic, iode, brome, zinc et tellurium» peut on lire dans un rapport.

En février 2020, des astronomes de l'Université fédérale de Sibérie formulent une nouvelle théorie. L’événement serait bien dû à une météorite, cependant celle ci n'aurait pas percuté le sol, ni explosé en vol, mais aurait rebondi sur l'atmosphère. Ce corps aurait survolé la terre sur 3 000 km à une altitude de 11 km, à la vitesse d'au moins 11 km/s, puis serait reparti en direction du Soleil. Cette hypothèse a l'avantage d'expliquer l'absence de cratère d'impact et de débris.

Force est donc de constater qu'après plus d'un siècle, on ne sait toujours pas ce qui s'est passé là bas ! Ce que je retient personnellement de cet évènement, c'est que si la trajectoire de l’objet, quel qu'il soit, avait différé de seulement quelques degrés, il aurait pu aboutir au cœur de l’Europe et raser Paris ou Londres en un instant. A l'echelle du cosmos, nous ne sommes vraiment rien !