Liste Chronologique des Publications

06-01 Épiphanie-Y aller- 02-02 Imbolc-Chandeleur -Y aller- 20-03 Ostara-Equinoxe -Y aller- xx-04 Pâques -Y aller-
01-05 Beltaine / Walpurgis -Y aller- 20-06 Litha-Solstice -Y aller- 15-08 Assomption-Y aller- 20-09 Mabron-Equinoxe-Y aller-
31-10 Samain-Y aller- 02-11 Le jour des Morts-Y aller- 05-12 Nuit de Krampus-Y aller- 21-12 Yule-Solstice-Noel-Y aller-

 

Date variable entre le 22 Mars et le 25 Avril

- Publication du 08/04/2022 -

Pâques

Pâques est la plus ancienne fête célébrée dans les calendriers liturgiques chrétiens (elle est attestée dès le 2ème siècle ) et c'est la fête la plus importante du christianisme. Elle commémore la résurrection de Jésus, que le Nouveau Testament situe le surlendemain de la Passion (la mort de Jésus Christ), c'est-à-dire le « troisième jour ». Cette fête n'a pas de date fixe car elle dépend de la lune. La date de Pâques fut fixée par le concile de Nicée (Juillet 325) au premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 21 mars donc au plus tôt le 22 mars, si la pleine lune tombe le soir du 21, et au plus tard le 25 avril. Mais pourquoi un tel choix au lieu d'une date fixe comme pour le 25 décembre ?

La date de la crucifixion nous est connu à travers les évangiles synoptiques donc cette date est donnée selon le calendrier hébreu qui est lunisolaire, ce qui signifie que tous les mois commencent à la nouvelle lune. Les évangiles synoptiques situent le déroulement de ces évènements lors des festivités de la Pâque juive à Jérusalem, un vendredi 15 nissan du calendrier hébraïque, alors que l'évangile attribué à Jean situe la crucifixion de Jésus un vendredi 14 nissan. Les mois commençant à la nouvelle lune, le 14 du mois de nissan correspond donc bien à la période de pleine lune .

Vous avez peut être relevé que j'ai parlé de Pâque juive (Pâque sans S !). En effet Pâque découle de l'hébreu biblique 'pesaḥ' dérivé du verbe 'pasaḣ' signifiant « passer devant, épargner » car, selon la Bible, les Israélites avaient reçu l'ordre de sacrifier un agneau indemne de toute tare et d'en badigeonner le sang sur les montants de leurs portes afin que les puissances qui viendraient détruire les premiers nés égyptiens lors de la dixième plaie, passent devant ces portes sans s'y arrêter pour tuer les enfants. Chaque année, les juifs commémorent cet événement lors de la fête de Pessa'h. La Passion du Christ s'étant déroulée, selon les évangiles, durant ces célébrations, le christianisme a investi cette fête et sa symbolique, le Christ devenant l'agneau immolé pour sauver l'humanité de ses péchés. La distinction entre les deux fêtes par le "S" final pour la fête chrétienne s'est imposée seulement après le 15ème siècle.

Ce choix du 21 Mars comme date pivot n'est cependant pas anodin, d'une part parce que l'Equinoxe de Printemps tombe généralement le 20, ce qui fait du 21 le premier jour du Printemps mais aussi parce que dans de nombreuses cultures antiques, le premier jour du Printemps était l'occasion de célébrer le retour à la vie de la Nature et c'était souvent symbolisé par le retour ou la renaissance d'un Dieu...

Pâques est donc le point d'orgue d'une série d'évènements qui sont commémorés lors de ce que l'on appelle la "semaine sainte", à savoir la semaine précédent Pâques.
- La Semaine sainte s'ouvre par le Dimanche des Rameaux, considéré comme l'une des douze grandes fêtes de l'année liturgique. C'est un dimanche festif, car il célèbre l'entrée du Christ à Jérusalem, où il est accueilli triomphalement par le peuple tenant des palmes.
- Le Jeudi suivant est le Jeudi saint qui commémore l'institution de l'eucharistie par Jésus-Christ lors de la Cène, dernier repas pris par Jésus avec ses disciples avant son arrestation. Le Jeudi saint marque le début du Triduum pascal, célébrant la Passion et la Résurrection de Jésus.
- Le Vendredi saint marque le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ (La passion du Christ). L'Église catholique préconise de jeûner (« privation substantielle de nourriture selon l’âge et les forces de chaque chrétien ») le Vendredi saint. Le jeûne consiste à se passer de choses habituelles et agréables, il ne concerne pas que la nourriture, on peut parfaitement jeuner d'Internet !
- Le Samedi saint est pour les catholiques un jour de silence, d'attente et de recueillement. Ils méditent sur les souffrances de Jésus Christ, sa mort et son ensevelissement, "la descente du Christ aux enfers" et sa future résurrection. On ne célèbre dans le rite catholique romain ni messe ni baptême, ni mariage ce jour-là, et la sainte communion n'est délivrée que dans le cadre du sacrement des malades. La célébration de la Résurrection commence le samedi soir à la veillée pascale, alors qu'avant la réforme de la Semaine sainte entreprise par Pie XII, elle avait lieu le samedi matin.
- Le Dimanche de Pâques commémore la résurrection de Jésus qui scelle la victoire de la vie sur la mort.
- Le Lundi de Pâques se situe après les sept jours douloureux et dramatiques de la Passion du Christ (Semaine sainte) qui se termine le jour de la Résurrection. Ce Lundi est donc le premier jour d'une nouvelle semaine et il inaugure un temps nouveau de paix et de joie. C'est un « huitième jour » destiné à durer toute une semaine de « sept dimanches » et à préfigurer une éternité paisible et radieuse. Au Moyen-Âge, toute la semaine qui suivait Pâques était traditionnellement chômée mais au début du 19ème siècle, Napoléon Bonaparte a réduit cette période à un jour, le "lundi de Pâques", sans que celui-ci ne corresponde à une quelconque commémoration chrétienne.

Les oeufs de Pâques

La tradition de s'offrir des œufs au printemps remonte à l'Antiquité : les Perses, les Égyptiens s'offraient en guise de porte-bonheur des œufs de poule décorés en signe de renouveau printanier. L'œuf est rattaché à Pâques chez les chrétiens coptes dès la fin du ve siècle.

Traditionnellement pour les orthodoxes, la décoration des œufs de Pâques commence le Jeudi saint. Le premier œuf peint - en rouge vif - doit avoir été pondu le Jeudi saint, et est conservé comme porte bonheur. Les suivants sont également peints en rouge ou décorés de motifs vifs. Il est de tradition d'en échanger avec ses proches le jour de Pâques, en se saluant par l'invocation « Christ est ressuscité ! » ; pour le repas de Pâques, on les consomme après avoir brisé la coquille de son œuf contre l’œuf de son voisin de table.

Cette tradition de conserver les œufs pondus pendant le carême puis de les décorer avant de les offrir à Pâques se développe surtout dans les cours royales avant de se diffuser dans les familles bourgeoises. Au cours de la première révolution industrielle, se met en place un processus qui associe cadeaux et commerce, les Allemands ayant l'idée à la fin du 19ème siècle de remplacer les œufs de poule par des œufs au chocolat.

Les oeufs s'offrent le Dimanche de Pâques pour fêter la résurection et non pas le Lundi qui ne correspond à rien et la chasse aux oeufs pour les enfants se fait le Dimanche matin ! Pour preuve la croyance que c'est les cloches qui ramenait les oeufs (car dans certaines région c'est pas un lapin mais une cloche qui fait ça !). En effet, alors que les cloches des églises catholiques cessent de sonner le Jeudi saint au soir (pour commémorer la mort du Christ le lendemain), certains racontairent alors aux enfants qu’elles sont parties à Rome pour être bénies par le pape, elles carillonnent à nouveau dans la nuit du samedi au dimanche pour annoncer la résurrection de Jésus. Semant cette nuit là, selon la légende, œufs et cocottes à leur retour de Rome.

Le lapin de Pâques

Le lièvre de Pâques, devenu le lapin de Pâques, est une créature imaginaire qui, selon certaines traditions, notamment en Europe, distribue, la veille du matin de Pâques des « œufs de Pâques » colorés. Le lapin symbolisant autrefois la fertilité et le renouveau (comme le printemps). En Saxe, on honorait au printemps la déesse Éostre (Eastre), qui a d’ailleurs donné son nom à Easter (Pâques en anglais). Le lièvre étant l’animal emblématique de la déesse, il est resté associé aux fêtes de Pâques avec la tradition de l'Osterhase (« lièvre de Pâques » en français) qui s'est répandue dans le reste des pays germaniques puis, par la suite, fut exportée aux États-Unis par des immigrants allemands au 18ème siècle.

5 Décembre

- Publication du 05/12/2022 -

La Nuit de Krampus

Le Krampus est une créature mythique anthropomorphe et munie de cornes, fréquemment décrite comme « mi-chèvre, mi-démon » et présente dans un certain nombre de folklores européens : en Autriche, en Bavière, Croatie, République tchèque, Hongrie, Italie du Nord et Tyrol du Sud, en Slovaquie, Slovénie ainsi qu'au Liechtenstein. Ces folklores lui donnent pour rôle, à l'époque de Noël, de punir les enfants qui se sont mal conduits. Il est fréquemment associé à saint Nicolas lors de la fête homonyme, qui, lui, récompense les enfants avec des cadeaux (Dans d'autres régions d'Europe c'est le père Fouettard qui assure ce même rôle). L'histoire du Krampus peut probablement être ramenée à une époque pré-chrétienne dans les régions alpines.

Le Krampus signale sa présence par une lourde chaîne, et des cloches qu’il fait tinter avec force. Tout le monde en a peur car la légende dit qu’il frappe littéralement les enfants de son fouet pour les forcer à être sages et va jusqu’à les enlever dans un autre monde. Le mot Krampus provient de Krampe, vieux mot haut-allemand signifiant « griffes ».

Traditionnellement, les jeunes hommes se déguisent en Krampus dans la soirée du 5 décembre et parcourent les rues en effrayant les femmes et les enfants avec des chaînes et des cloches. Les costumes modernes de Krampus se composent de masques en bois, de peaux de mouton, et de cornes. La fabrication des masques à la main représente un effort considérable. Si c'est très bonenfant en début de soirée,le fête devient unpeu plus intense avec l'heure qui avance (et le degrés d'alcoolémie qui monte) mais c'est une expériance qu'on a adoré vivre et qu'on refera si on passe dans ces régions un prochain 5 décembre...

2 Novembre

- Publication du 02/11/2022 -

Le Jour des Morts

La Mort reste l'ultime point d'égalité. Blancs ou Noirs, Croyants ou Athés, Riches ou Pauvres, on finit tous par mourir, même les juifs (encore que si un jour on parvient à briser cet ultime point commun aux humains, nul doute que les Rothschild et assimilés seront les premiers servis et sans doute le feront-ils dans la plus grande discrétion mais c'est un autre sujet...). Le rapport à la mort lui est très différent d'un individu à l'autres, d'une culture à l'autre. Si par exemple on associe, en France, la Fête de la Toussaint à un jour triste comme la pluie, au Mexique, on célèbre ses morts en déposant des offrandes sur des autels à la mémoire des disparus, et en chantant et dansant autour de leur tombe… « Pour l’habitant de Paris, New York ou Londres, la mort est ce mot qu’on ne prononce jamais parce qu’il brûle les lèvres. Le Mexicain, en revanche, la fréquente, la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle », écrivait Octavio Paz dans Le labyrinthe de la solitude.

Tradition Catholique

Le 2 novembre est pour les catholiques latins le jour de la commémoration de tous les fidèles défunts qui a lieu le lendemain de la fête de la Toussaint, selon le rite romain et l'ambrosien. La commémoration des morts a été instituée pour obtenir de Dieu qu'il délivre ou soulage les âmes du purgatoire. L'office des morts prend son origine dans la veillée des morts que les premiers chrétiens faisaient à l'exemple des juifs. Dans les premiers siècles du christianisme, des prières, et ensuite des messes, sont dites pour les défunts. Les premiers textes qui parlent d'un office spécifique pour les morts datent du 9ème siècle. Amalaire, diacre puis abbé de Metz, en fait mention dans De ecclesiasticis officiis écrit vers 820. En 998, Odilon, abbé de Cluny, institue, le 2 novembre, une journée consacrée à la commémoration de tous les fidèles trépassés. Le pape Léon IX (pape de 1049 à 1054) approuvera cette décision. La commémoration des fidèles défunts se répand alors dans toute la chrétienté. Au 13ème siècle, elle entre dans la liturgie romaine et devient une fête universelle dans l'Église.

En France, le 2 novembre n'est pas un jour férié alors que le 1er novembre (jour de la Toussaint) en est un. C'est donc plutôt le 1er novembre que les citoyens consacrent à la visite des tombes de leurs proches, d'où une confusion fréquente entre la Toussaint et la Commémoration de tous les fidèles défunts. Il est courant de fleurir la tombe avec un pot de chrysanthèmes, la fleur la plus achetée ce jour-là.

Si elle commémore les défunts, cette célébration, est aussi, en un sens, la fête des vivants. L'Église catholique professe la foi en l'immortalité de l'âme. La prière pour ceux qui nous ont quittés est ainsi marquée du sceau de l'espérance. « Ceux qui sont passés sur l'autre rive sont aussi, et davantage, vivants que nous ».

El Día de los Muertos au Mexique

Pour faire simple, c’est un peu comme si les morts revenaient chez eux pour faire la fête ! Les familles installent des autels à même le sol ou sur une table chez eux en privé, ou dans l’espace public (dans la rue, dans les boutiques, dans des salles associatives…), à la mémoire de la personne défunte. L’autel est couvert d’une nappe ou de papier coloré, décoré sur le devant et sur les côtés, avec des papeles picados (des papiers découpés), représentant des têtes de mort ou des silhouettes de squelette. Ces autels sont en général ornés d’une photo du disparu, d’objets lui ayant appartenu, de bougies allumées, de copal dans son encensoir et d’une coupelle d’eau bénite… Sans oublier les fleurs, souvent des œillets d’Inde ou des soucis jaunes ou orange (des fleurs blanches pour les enfants morts sans baptême). Le plus grand soin est apporté à tous les aspects des préparatifs car dans l’imaginaire populaire, un mort peut attirer la prospérité (par exemple, une bonne récolte de maïs) ou le malheur (maladie, accident, difficultés financières etc.) sur sa famille selon le sérieux avec lequel les rituels sont accomplis

Mais ce sont surtout les victuailles qui occupent une large place dans les festivités. Les Mexicains préparent les mets préférés des défunts : des tamales (sortes de papillotes à base de farine de maïs fourrées, salées ou sucrées), des moles (sauces aux piments, chocolat, oignons, cacahuètes et divers ingrédients qui accompagnent des plats de viandes), des haricots noirs, du chocolat chaud, du café épicé, des fruits… Et une petite bouteille de mezcal ou de tequila ! Les jours précédant les festivités, les boulangers et les confiseurs préparent des « calaveras » (des crânes en sucre ou en chocolat), le « pain des morts » (un pain brioché saupoudré de sucre) ou encore des citrouilles confites dans du sucre de canne roux. Selon la croyance, les morts savoureront l’essence de ces mets… mais ce sont bien les vivants qui les mangeront à la fin des festivités !

Le 2 novembre, les familles se rendent au cimetière, en traçant un chemin avec des pétales de fleurs et en allumant des bougies pour guider les âmes vers les tombes. A cette occasion, elles nettoient les tombeaux, les parent de fleurs, y déposent des offrandes, avant de transformer le cimetière en aire de pique-nique : on y mange, on y danse, on y chante, on y joue la musique que le défunt aimait !

Ce rituel n’est pas nouveau : les Aztèques se rendaient déjà régulièrement sur les tombes des défunts pour y laisser des offrandes. Ces populations rendaient hommage à leurs défunts et honoraient la déesse de la Mort Mictecacíhuatl à travers de divers rituels, chants et danses. La mort était perçue d’une manière très différente et n’était ni crainte, ni n’avait une connotation négative. Ces peuples croyaient en la vie après la mort et le décès ne représentait qu’une étape entre la vie terrestre et la vie dans ce qu’ils appelaient “l’inframonde” (le monde des morts). Ces cérémonies symbolisaient la séparation de l’âme du corps physique et son accompagnement à travers les 9 niveaux de l’inframonde.

31 Octobre

- Publication du 31/10/2022 -

Samain

Dans la plupart des pays anglo-saxons, la soirée du 31 octobre est l’occasion pour les plus jeunes de récolter auprès du voisinage un maximum de friandises dans leur panier en forme de citrouille, quand leurs aînés rivalisent de créativité pour briller en soirée déguisée. En France, où les courges d’Halloween n’ont jamais vraiment pris racine, et ce malgré les tentatives répétées de nombreuses marques et enseignes, Halloween apparaît pour beaucoup comme une fête mercantile et dénuée de sens. Elle n’en reste pas moins l'écho d'une célébration ancestrale et on ne s’avance pas trop en affirmant qu’elle devait être bien plus effrayante que son évolution contemporaine.

Un grand nombre de sources relient Halloween à une fête "celte" tantôt d’origine anglo-irlandaise, tantôt d’origine "gauloise", célébrée il y a près de trois millénaires. Appelée Samain, ou Samhain, mot gaélique à l’étymologie controversée, on dit d’elle qu’elle marquait à la fois le début de l’année et celui de la saison "sombre", en opposition à la "claire", les Celtes n’ayant alors que deux saisons. Aussi séduisante soit cette version de l’histoire, elle relève malheureusement plus du fantasme que de la réalité historique. Si Samain est bien une fête irlandaise, nous ne disposons d’aucune source qui indique que c’était une tradition née chez les Celtes historiques. Pour Jean-Louis Brunaux, archéologue spécialiste de la civilisation gauloise, " Samain repose sur des fêtes populaires qui ont bel et bien existé et remontent à la nuit des temps mais dire d’elle qu’elle est celtique n’a pas de sens".

Le point commun des cérémonies liées à cette date est le fait qu'il s'agirait du moment de l'année où le voile, la frontière entre le monde des vivants et l’Au-delà, est exceptionnellement ténue, permettant ainsi des aller-venues plus faciles. Les vivants pourraient ainsi "visiter" quelques heures durant le monde des défunts, quand les morts et autres êtres fantastiques seraient en mesure de déambuler ici-bas (En Bretagne par exemple, il convenait de ne pas s’attarder dehors au cours de la nuit du 1er au 2 novembre, afin d’éviter les mauvaises rencontres, car dans l’Anaon, comme dans l'Au-delà de Samain, se trouve toute une série d’êtres fantastiques plus ou moins recommandables). Chez les Romains, la période correspond aux Feralia, la célébration des morts.  Chez les Celtes, cette nuit n’appartenait d'ailleur ni à l’année qui se terminait, ni à celle qui commençait, elle était vraiment à part !

On situe la disparition de Samain au 7e siècle environ, balayée par le christianisme. Mais c’est le pape Grégoire IV qui aurait définitivement enterré Samain en ordonnant que soit célébrée, en date du 1er novembre, la "fête de tous les saints" dans la chrétienté. La première Toussaint aurait ainsi eu lieu en l’an 835. La Commémoration des défunts, elle, sera fixée au lendemain, soit au 2 novembre.

20-23 Septembre

- Publication du 21/09/2022 -

Mabron

Si le calendrier grégorien fixe au 21 septembre le premier jour de l'automne, c'est en réalité le deuxième équinoxe de l'année qui engage réellement l'hémisphère nord terrestre dans une nouvelle saison. En cette année 2022, l'été prendra ainsi fin le vendredi 23 septembre à 3 heures. Durant l'équinoxe, les deux hémisphères sont éclairés de la même façon, car le soleil est pile à la verticale au-dessus de l'équateur : en astronomie, il est dit que notre astre passe au Zénith, point d'intersection entre la verticale de l'équateur et la sphère céleste. Il se lève ainsi très précisément à l'est, pour se coucher presque très précisément à l'ouest après environ 12 heures.

La date des équinoxes varie selon les années car notre planète tourne autour de son astre en 365 jours… 5 heures et 46 minutes, et non seulement 365 jours. Le réajustement se fait grâce à l'ajout d'un 29 février tous les quatre ans (années bissextiles) ce qui décale la date des équinoxes.

Mabon,c’est le nom celtique donné à l’équinoxe d’Automne (il s'agit à l'origine du nom d'un Dieu gallois). La célébration qui l’accompagne porte également le nom druidique de Alban Elfed qui signifie “Lumière de l’eau” ou “lumière du rivage”, on la nomme parfois aussi "festin d’Avallon". Dans la Grèce ancienne, les Mystères d'Éleusis se tenaient approximativement à cette date pour célébrer les moissons , le sacrifice du travail fourni et la gratitude pour la nourriture récoltée.

Mabon est un temps de réflexion, une pause marquant l’équilibre entre l’effervescence de l’été et le calme de l’hiver. La Terre-Mère se prépare à son sommeil et le dieu Soleil continue à perdre de son ardeur (Dès le lendemain, les nuits seront plus longues que les jours, et ce jusqu'à Ostara, l'équinoxe de printemps). On y célèbre la gratitude des vivres obtenus grâce au travail des mois précédents, mais aussi les sacrifices qui devront être fait pour survire aux mois plus difficiles qui s’annoncent. L’heure n’est en effet plus à l’abondance mais aux choix rationnels : il faut faire la part des choses en ce qui nous est nécessaire et ce dont on peut se passer.

Pour une célébration animée vous pouvez partager un repas avec votre famille et vos amis. Offrez-leur du vin, de la bière ou du cidre, ces boissons sacrées sont à l’honneur pour Mabon, elles sont issues des aliments récoltés puis transformés. Si vous souhaitez préférez le calme, vous pouvez choisir d’honorer tout simplement le changement des saisons par une promenade dans la nature.

15 Août

- Publication du 15/08/2022 -

Assomption

L'Assomption, appelée Dormition dans la tradition orientale, est la croyance chrétienne selon laquelle la Vierge Marie, mère de Jésus, est entrée directement dans la gloire de Dieu, autrement dit « montée au ciel », au terme de sa vie terrestre. Sans fondement biblique mais conforme à une tradition très ancienne des Églises d'Orient comme d'Occident, cette croyance est une fête liturgique depuis le 8ème siècle. En effet, aucun texte du Nouveau Testament n'évoque la fin de Marie, et ce sont des textes apocryphes et des légendes qui ont comblé ce vide.

Dans le catholicisme, elle a été définie comme dogme (c’est-à-dire « vérité de foi ») par la constitution apostolique Munificentissimus Deus de Pie XII en 1950. Il s'agit de la première et, à ce jour, seule déclaration faisant usage de l'infaillibilité pontificale depuis la proclamation de l'infaillibilité par le concile Vatican I. Cette décision découle de la proclamation en 1854 du dogme de l'Immaculée Conception qui entraina un mouvement sans précédent au sein du monde catholique : Marie, ayant été préservée du péché originel et n'ayant commis aucun péché personnel, a été élevée à la gloire du ciel, après la fin de sa vie terrestre, en corps et en âme : selon ce dogme, son enveloppe charnelle n'a pas à attendre la résurrection des corps à la fin des temps.

La fête de l'Assomption est introduite au 5ème siècle par l'évêque Cyrille d'Alexandrie. Lors de la christianisation de l'Europe, elle remplace peu à peu une importante fête romaine, les Feriæ Augusti qui célébraient au milieu du mois d'août les victoires d'Auguste (Les Feriæ Augusti étaient des jours fériés dans tout l'Empire romain). Elle est citée sous ce nom dès 813 par le Concile de Mayence parmi les fêtes d'obligation.

Refusant toute exégèse sur la question, car ne prenant en compte que ce qui est relaté dans la Bible, seul écrit inspiré par Dieu, le protestantisme refuse cette croyance ; la théologie protestante voit en outre dans l'amplification des dévotions mariales de l'Église catholique une forme de « mariolâtrie » (adoration idolâtre de la mère de Jésus Christ plutôt que de Dieu).

Attention à ne pas confondre Assomption et Ascention ! L'Ascension décrit l’élévation de Jésus vers Dieu, 40 jours après avoir ressuscité (Pâques) et après avoir promis à ses disciples de leur envoyer la force de l’Esprit Saint. Le terme « assomption » provient du latin assumere (« assumer », « enlever ») qui signifie « prendre avec soi ». C'est donc à l’initiative de Dieu que Marie s’élève, corps et âme, vers Lui, en guise de privilège d’avoir porté et accompagné avec bonté son fils Jésus.

20-24 Juin

- Publication du 24/06/2022 -

Litha / Solstice d'été / Saint Jean

Litha marque la journée la plus longue de l’année, autrement dit, le solstice d’été. C'est un des quatre sabbats mineurs qui correspondent aux solstices (été et hiver) et aux équinoxes (printemps et automne). Litha incarne tout particulièrement la puissance solaire. Symbole de chaleur et de lumière, le soleil est un élément central des croyances païennes et indispensable à toutes les formes de vie. Litha se réjouit d’une vie et d’une lumière a leur apogée. Les plantes ont fait le plein d’énergie et sont prêtes à délivrer leurs bienfaits (Chez les Celtes, c'était le meilleur moment pour ceuillir les herbes médicinales et le gui).

Litha invite à réfléchir aux oppositions de point de vue sur une unique réalité. Doit-on se réjouir de l'arrivée de l'été et des mois les plus agréables de l'année d'un point de vue climatique OU doit-on être triste de se dire qu'à partir de ce jour les journée vont racourcir et qu'on se dirige donc vers l'hiver ? Doit on privilégier les sens ou la raison ?

Il existe différentes manières de célébrer Litha. Ainsi, vous pouvez en profiter pour cuisiner. Dressez une jolie table, mettez-y des fruits rouges, des pêches ou des abricots, des légumes de saison et réalisez des tartes soleil ou des biscuits en forme de soleil. Vous pouvez la décorer à l’aide de fleurs jaunes ou oranges. Il est important d'allumer à table des bougies aux couleurs chatoyantes car comme pour Beltaine, le feu, et plus particulièrement les feux de joie sont un élément central de la célébration sur la table. Vous pouvez aussi privilégier une cuisson au feu de bois.

Litha peut aussi se célébrer par une activité diurne extérieur sur les coups du midi solaire si il fait beau...

Les différents peuples germaniques célébraient le solstice par d'immenses feux de joie. Appelée Midsummer dans les pays nordiques, cette fête du solstice a été reprise par les chrétiens avec les feux de la Saint-Jean. Ils prennent généralement la forme d’un rassemblement joyeux au cours duquel se mêlent du chant et de la danse. Notons cependant que les chrétiens ont légèrement déplacé la date pour s'approprier les cultes païens. Les feux de la Saint Jean se font dans le nuit du 23 au 24 juin pour fêter la naissance de Saint Jean Baptiste le 24 juin.

Pour les Grecs de l'Antiquité, le solstice d'été était lié à la commémoration du don du feu aux humains par le Titan Prométhée.

Nuit du 30 Avril au 1er Mai

- Publication du 01/05/2022 -

Beltaine

Beltaine est le nom celtique gaélique de la troisième des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique protohistorique, fêtée le 1er mai. Sur le cercle de l'année, elle vient après Samain et Imbolc et marque l'établissement de la saison claire. Le principal rituel de Beltaine consiste en des feux allumés par des druides où le bétail passait afin qu'il soit protégé des épidémies pour l'année à venir. Beltaine est encore fêté aujourd'hui, notamment à Édimbourg lors du Beltane Fire Festival qui se tient chaque année le 30 avril sur Calton Hill.

Beltaine marque un seuil dans l’année, quand la saison claire est bien engagée. C’est aussi un changement de vie puisque c’est l’ouverture des activités diurnes : reprise de la chasse, de la guerre, des razzias, des conquêtes pour les guerriers, début des travaux agraires et champêtres pour les agriculteurs et les éleveurs. En ce sens, elle est l’antithèse totale de la fête de Samain. Beltaine est la période de prédilection pour les rites de passage entre les périodes froide et chaude, entre l’obscurité et la lumière, entre la mort psychique, ou la torpeur, symbolique et la renaissance spirituelle.

De génération en génération, le folklore s’est emparé de Beltaine comme des autres fêtes celtiques et il en reste quelques usages comme la danse autour d’un mât de mai (un grand poteau planté dans le sol, symbole phallique, avec des rubans souvent rouges et blancs symbolisant l’union du masculin et du féminin, chaque participant tournant autour du mât avec un ruban dans la main), la pratique de la divination, les rituels de protection des maisons, les cueillettes de plantes (en particulier des orties), les sauts au-dessus des feux pour s’assurer bonheur et fertilité… Lors de la nuit du 30 Avril au 1er mai, le peuple évitait les lieux « fréquentés » par les fées et autres créatures du Petit Peuple parce que le voile entre leur monde et le nôtre est plus fin lors de la nuit de Beltaine.

Beltaine peut donc être l’occasion idéale de faire le premier barbecue de l’année le midi du 1er Mai.

Walpurgis

Historiquement, la nuit de Walpurgis (Walpurgisnacht) est une célébration germanique où les païens croyaient que les divinités du printemps gagnaient toute la nature pour mettre un terme à l’hiver. Cette ode à la fécondité de la nature fut condamnée fermement par l’Eglise, désignant comme diables et sorcières ces divinités et quiconque les honorait (notamment à travers les célèbres danses traditionnelles autour des feux durant cette nuit).

La légende de cette tradition païenne fut d’autant plus popularisée car elle a été reprise par de célèbres écrivains tel que Goethe (dans Faust) H.P. Lovecraft ou encore Bram Stoker (l’auteur de Dracula). De nos jours, la fête a subsisté en Suède à Uppsala dans une version amoindrie mais avec une symbolique conservée de marquer la fin de l’hiver.

19/20/21 Mars

- Publication du 20/03/2022 -

L'Équinoxe de Printemps

Un équinoxe est un instant de l'année où le Soleil traverse le plan équatorial terrestre, un moment où la durée du jour est égale à celle de la nuit. Les dates des équinoxes sont liées par convention à celles du début du printemps et de l'automne.

Ce moment précis varie d'une année sur l'autre, cependant comme il résulte de mouvements prévisibles des astres, les astronomes sont aptes à calculer avec précision l'heure exacte des équinoxes des années à venir. Si la date du 21 est classiquement associée à l'équinoxe, ce n'est cependant pas toujours le cas et il peut tomber le 20 voir le 19. Pour le 21ème siècle par exemple, le Solstice de Printemps tombera toujours le 20 sauf en 2003 (21), 2007(21) et 2044 (19).

Ostara

Ostara est une fête païenne célébrée au moment de l'équinoxe de printemps. Elle symbolise le renouveau de la vie et de la terre, après un hiver froid et dur, et le retour de la Déesse sous son visage de jeune fille et d'amante. Ostara fait partie des Vanes. C’est la déesse nordique de la fertilité, de la vie, de la terre, de la nature, de la jeunesse et du printemps. Son existence se transmet de génération en génération par la tradition orale par les peuples germaniques et nordiques.

Ostara célèbre le réveil de toutes les énergies sur Terre. Les rituels d'Ostara célèbrent le renouvellement de la vie sous plusieurs formes : on peint des œufs, symboles de renaissance et de fécondité5, avec des couleurs vives et on les utilise dans des rites sacrés avant de les manger. Les plantes sont symboliquement très importante pour Ostara, et sont partie intégrante des célébrations. Il est considéré comme important de faire une promenade à pied dans un jardin, un parc, une forêt ou d’autres lieux de verdure. La promenade ne doit avoir aucun autre but qu'être une célébration, un rituel pour la nature elle-même.

6 Janvier

- Publication du 06/01/2022 -

Épiphanie

C’est vers le 6 janvier que les jours commencent à s’allonger de façon sensible, confirmant la promesse de la nuit solsticiale. C’était donc une date de fête traditionnelles chez les grecs qui célébraient les « Épiphanes », les douze divinités de l'Olympe apparues aux hommes, puis chez les romains qui reprirent la tradition en la faisant évoluer vers une fête solaire qui faisait écho aux Saturnales de Décembre.

Jusqu'à la fin du 4ème siècle, l'Épiphanie est la grande et unique fête chrétienne « de la manifestation du Christ dans le monde ». Puis avec l'introduction d'une fête de la Nativité (Noël) le 25 décembre dans tous l’Empire Romain, la liturgie de l'Épiphanie va mettre l'accent sur des sens spécifiques selon les confessions et les cultures :

  • Dans l’Église latine, cette fête célèbre la visite et l'adoration de l'Enfant Jésus par les « mages », relatée dans l'Évangile selon Matthieu. Bien que la Bible ne donne pas leur nombre et ne parle que de « savants venus d'Orient », la tradition a fait qu'ils sont habituellement appelés les trois Rois mages. En Espagne, où la célébration de l'Épiphanie est particulièrement importante, le jour est férié, comme en Suède. Dans d’autres pays, la célébration liturgique de la fête est reportée, en vertu d'un indult papal. Il s'agit de permettre aux gens de célébrer la fête dans les cas où ils doivent travailler le 6 janvier. Ainsi, en France et en Belgique, cette fête est célébrée le deuxième dimanche après Noël.
  • Dans l’Église arménienne, la fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais, selon l'usage chrétien ancien, toujours le 6 janvier. Cela correspond aux anciennes traditions des premières églises chrétiennes (antérieures à la conversion de l’Empire romain), et même aux traditions familiales de l’époque, selon lesquelles un enfant ne devient le fils de son père que le jour de sa présentation à lui et la reconnaissance du fils par son père. Le baptême de Jésus dans le Jourdain correspond donc à cette présentation du Fils au Père, c’est aussi l’acte de la soumission de Jésus à la volonté divine et c’est aussi la date où le Père se révèle à lui.
  • Dans les Églises byzantines, la fête commémore aussi le baptême du Christ dans le Jourdain, la descente du Fils de Dieu au milieu de sa création, la stupeur de cette création qui reconnaît son Créateur (le Jourdain retourne en arrière), et la manifestation de la divine Trinité (la voix du Père et la colombe rendent témoignage au Fils). La fête s'y appelle généralement Théophanie et elle est préparée par un jeûne strict le 6 janvier puis célébrée le 7.

Diverses coutumes sont observées à l’occasion de l’Épiphanie. En France, en Suisse et en Belgique, depuis le Moyen Âge, une « galette des rois » ou un « gâteau des rois », pâtisseries contenant une fève, sont partagées ce jour-là. Celui ou celle qui trouve la fève dans sa part est surnommé « roi » ou « reine » pour la journée. (Petite anecdote, la galette des rois de l’Élysée ne contient pas de fève afin que le Président de la République ne risque pas d’être couronné Roi !).

1/2 Février

- Publication du 01/02/2022 -

Imbolc

Imbolc est une ancienne fête païenne qui se célébrait quelques semaines après le solstice d’Hiver. Chez les Celtes, c’était la déesse Brigit qu’on célébrait cette nuit là, en portant des flambeaux. Imbolc c’est la fête de la lumière retrouvée, du renouveau après les jours les plus sombres de l'année. C’est le moment où l’on commence à remarquer que les jours sont plus long même si ils rallongent en fait depuis le Solstice. La date correspond à la période de l'agnelage, et donc au moment où les brebis commencent à allaiter leurs petits.

A l'époque des Romains, il y avait au tout début février une fête en l'honneur du dieu Pan. Toute la nuit, les croyants parcouraient les rues de Rome en agitant des flambeaux. C’était aussi la date où l’on renouvelait le Feu des Vestales. Donc là encore, une mystique tournant autour de la lumière.

Il y a un peu plus de 2.000 ans, la tradition juive voulait que les parents présentent aux prêtres les nouveaux-nés quarante jours après leur naissance. A partir du moment où les chrétiens décidèrent de normaliser la date de la nativité au 25 décembre, ces 40 jours conduisaient au 2 février. En 472, le pape Gélase Ier décida donc d’associer la fête de la Présentation de Jésus au Temple à des processions aux flambeaux, reprenant les rites païens au compte de l’Église.

Chandeleur

Peu à peu, les flambeaux des processions furent remplacés par des cierges bénis allumés dans les églises, rappelant que le Christ est la « lumière du monde ». On organisait alors des processions aux chandelles le jour de la Chandeleur, selon une technique précise : chaque croyant devait récupérer un cierge à l'église et le ramener chez lui en faisant bien attention à le garder allumé ! Ce cierge béni était censé avoir d'autres pouvoirs. On disait que quelques gouttes de sa cire versée sur des œufs à couver en assuraient une bonne éclosion. Et aussi que sa flamme protégeait de la foudre si on l'allumait pendant l'orage. C’est de cette association de la cérémonie de présentation à la lumière des chandelles que vient le nom « Chandeleur »

Entre temps une autre tradition a vue le jour : celle des crêpes ! Cette tradition se rapporte à un mythe lointain selon lequel si on ne faisait pas de crêpes le jour de la Chandeleur, le blé serait carié (malade) pour l'année. On dit d'ailleurs : « Si point ne veut de blé charbonneux, mange des crêpes à la Chandeleur. ». Après les processions, les familles revenaient à la maison et poursuivaient la soirée par une veillée autour d'un grand plat de crêpes. Cette gourmandise dorée qui rappelle par sa forme ronde le disque solaire, donc la lumière, évoquait le retour prochain du printemps après l’hiver sombre et froid.

D'ailleurs, en faisant les crêpes, il fallait respecter une autre coutume, celle de la pièce d'or. Les paysans un peu aisés faisaient sauter la première crêpe avec la main droite tout en tenant une pièce d'or dans la main gauche. Ensuite, la pièce d'or était enroulée dans la crêpe avant d'être portée en procession par toute la famille jusque dans la chambre où on la déposait en haut de l'armoire jusqu'à l'année suivante. On récupérait alors les débris de la crêpe de l'an passé pour donner la pièce d'or au premier pauvre venu. Si tous ces rites étaient respectés, la famille était assurée d'avoir de l'argent toute l'année à venir.

Aujourd'hui, les processions aux chandelles et autres rites n'existent plus mais on a conservé la tradition des crêpes et on a bien raison, car qu'est-ce que c'est bon !

La recette des crêpes

C'est très facile de faire des crêpes, voici ma recette (pour 9 crêpes) :

  • Faites fondre 20gr de beurre au micro onde (450 watts / 30 secondes)
  • Dans un saladier, verser 125 gr de farine (de la 55 ou 00 idéalement), 20 gr de sucre, 1 pincée de sel fin. Formez un trou au centre, y verser 2 oeufs puis ajouter un peu de lait et commencer à battre le centre avec un fouet. Ajoutez progressivement le lait. Arrivé à la moitié du lait, verser le beurre fondu puis continuez progressivement avec le lait. De cette manière vous ne ferez pas de grumeau car la farine est prise par le liquide au fur et à mesure que vous tournez.
  • Vous pouvez ajouter 2 cuillères à soupe (soit 3 Cl) de bon rhum pour parfumer (Ou du Calvados, j'adore !), donner quelques coups de fouet pour mélanger puis laisser reposer à température ambiante une bonne demi-heure.
  • Faites chauffer la poêle et lancez-vous. Une petite louche de pate, on étale, idéalement avec l'outil en bois en forme de T qui va bien (et cet outil se pose dans un récipient remplie d'eau entre chaque crêpe, c'est très important pour qu'il n'accroche pas). Vous laissez cuire la première face jusqu'à ce que les bords de la crêpe se colorent, vous retournez, laissez une bonne minute de cuisson pour la seconde face et passez à la suivante.

Vous verrez qu'on prend très vite le coup même si les 3 premières seront hésitantes ! La poêle doit être bien chaude et bien grasse.

20/21/22/23 Décembre

- Publication du 23/12/2021 -

Le Solstice d'Hiver

L’origine étymologique du mot solstice signifie que “le Soleil s’arrête” (racines latines sol -soleil- et sistere -Rester immobile-). Cette origine provient du fait que du début de l'Hiver jusqu'à la fin du Printemps, le soleil semble monter chaque jour un peu plus haut que la veille au dessus de l'horizon puis du début de l'Été à la fin de l'Automne, il semble à l'inverse monter de moins en moins haut. Un peu comme un balancier d’horloge qui arrivant au bout de sa course, se stabilise l’espace d’un court instant avant de repartir dans l’autre sens. Ces deux moments spécifiques dans l'année où le soleil s'arrête de monter pour ensuite redescendre ou l'inverse sont appelés "Solstices".

Ce phénomène est dû au fait que l’axe de rotation de la Terre est incliné. En effet, la Terre ne tourne pas sur un axe droit, mais sur un axe incliné d’environ 23°. Cette inclinaison fait que pendant 6 mois, l’hémisphère Nord de la Terre se retrouve penché du coté du Soleil et qu'il est alors plus exposé au Soleil et les jours sont plus longs que les nuits. Les 6 autres mois, c'est l'inverse qui se passe. Les deux moments particuliers de l'année où les deux hémisphères sont également exposés s'appellent les "Équinoxes".

Le solstice d'hiver est donc le moment où le soleil monte le moins au dessus de l'horizon. Par conséquence c'est à ce moment que la durée d'ensoleillement sera la plus courte de l'année et que la nuit sera la plus longue. Très logiquement la situation s'inverse selon si l'on est dans l'hémisphère Nord ou dans le Sud, ce qui signifie que le Solstice d'Hiver dans l'hémisphère Nord se produit exactement au même moment que le Solstice d'Été dans l'hémisphère Sud.

Ce moment précis varie d'une année sur l'autre, cependant comme il résulte de mouvements prévisibles des astres, les astronomes sont aptes à calculer avec précision l'heure exacte des solstices des années à venir. Si la date du 21 est classiquement associée au solstice, ce n'est cependant pas toujours le cas. Par exemple entre 2001 et 2025, le solstice s'est produit 17 fois le 21 et 8 fois le 22 mais il arrive plus rarement que ça soit le 20 ou le 23 (Le solstice est tombé exceptionnellement un 23 décembre en 1903, ceci pour la première fois depuis la création du calendrier grégorien et il faudra attendre le début du 24ème siècle pour le voir se produire de nouveau à cette date. Il est tombé un 20 décembre 1 fois à la fin du 17ème siècle et tombera de nouveau à cette date à la fin du 21ème siècle et à la fin du 25ème siècle).

Le solstice d'Hiver marque donc la fin du raccourcissement des jours. Il est le point de départ vers des jours plus long et a donc toujours été une date symboliquement importante. Les célébrations commencent généralement au début de la nuit où va tomber le solstice (Quand il se produit pendant la nuit) ou de la nuit qui suit le jour où est tombé le solstice (Quand il se produit en journée).

« Ce jour le plus court est aussi celui où commence la remontée. Le soleil entre dans sa course annuelle. Nous avons survécu à la nuit d’hiver et espérons un temps nouveau, un temps de bonheur. Nous faisons des cadeaux aux enfants, à nos proches :
c’est ainsi que le grand Astre nous a, une fois encore, fait don de la lumière. » -Ernst Jünger-

Yule

Yule est simplement l’une des plus vieilles célébrations du solstice d’hiver que l’on connaisse à ce jour. Cette fête païenne prend ses racines dans l’ancienne Scandinavie, près de 2000 ans avant notre ère. Ce terme signifie roue, car Yule est un moment de l’année où la roue des saisons tourne. Selon la mythologie scandinave, Yule est le moment où le Dieu Heimdall, fils d’Odin et protecteur d’Asgard, venait visiter chaque année les enfants de chaque foyer. Heimdall avait pour habitude de laisser un cadeau dans les chaussettes de ceux qui se sont bien comportés et laissait des cendres dans les chaussettes de ceux qui s’étaient mal comportés.

On retrouve la fête de Yule chez tous les peuples germaniques situés au nord des frontières de l'Empire romain. Durant cette période pré-chrétienne, on pouvait déjà trouver des éléments encore présents dans nos coutumes actuelles, en plus des cadeaux faits aux enfants. Par exemple, on allumait des bougies, on fabriquait des couronnes de gui et on se racontait des histoires au chaud en brûlant une bûche. On avait aussi l’habitude de se réunir en famille pour festoyer autour d’un bon repas, boire et chanter.

Dans le calendrier Celtique, Yule était la seconde grande fête de l'année qui commençait avec Samhain le 1er Novembre. Fêté la nuit du solstice d'hiver, Yule marquait l’apogée de la noirceur avant le retour de la lumière. La tradition était de se rassembler, de partager des souvenirs et des fous rires. Au petit matin on regardait le soleil se lever.

Par logique de syncrétisme [mélange de plusieurs influences], Yule a ensuite été associée aux fêtes de Noël dans les pays du Nord de l'Europe au moment de la christianisation des peuples germaniques et balto-finnois.

En Allemagne nazie, cette fête païenne du solstice, appelée Julfest, était la grande fête de la SS, célébrée à l'instigation de son chef, Heinrich Himmler, qui envisageait cette célébration comme une étape dans l'éradication du christianisme.

Les Saturnales

Les Saturnales (Saturnalia en latin) étaient, durant toute l'antiquité romaine, des fêtes se déroulant lors du solstice d'hiver pour célébrer le dieu Saturne. Ces fêtes très populaires se déroulaient d'abord sur une nuit puis avec le temps elles finirent par durer une semaine entière, du 17 au 23 décembre. Pour les Saturnales, on fabriquait et on offrait de petits présents. Un marché spécial se tenait dans les différentes cités où l'on trouvait des figurines en terre cuite (Sigilla)à placer pour la durée des fêtes au seuil des maisons et aux chapelles des carrefours. De somptueux repas étaient offerts par les citoyens aisés. On plaçait des plantes vertes dans les maisons, notamment du houx, du gui et du lierre. Les tribunaux et les écoles étaient en vacances et les exécutions interdites. Le travail cessait.

Une particularité des Saturnales était l'inversion de l'ordre hiérarchique des hommes de façon parodique et provisoire : l'autorité des maîtres sur les esclaves était suspendue. Ces derniers avaient le droit de parler et d'agir sans contrainte (Dans la mesure d'un raisonnable que chaque maître déterminait à son idée), étaient libres de critiquer les défauts de leur maître, de jouer contre eux, de parfois même de manger à leur table. On ne peut manquer de faire le liens avec la soirée traditionnelle de Noël où les enfants se voient autoriser certaines choses.

Noël

Dès le premier siècle avant J-C, Rome rendait un culte au dieu Mithra, dont la religion fut introduite à Rome par les légionnaires. Ce dieu de la lumière était fêté le 25 décembre, lors du solstice d’hiver. À la suite de la crise du 3ème siècle, l'Empire romain était au bord de la dislocation. L'empereur Aurélien décida d'instaurer un culte commun à tout l'empire afin de renforcer le lien unitaire entre les provinces. Ce nouveau culte devait donc être suffisamment neutre pour être accepté par les différentes populations de l'Empire romain. Il choisit un culte solaire, le Soleil étant censé être universel, le culte de Sol Invictus, le Soleil invaincu.

Ce nouveau culte, loin d'être exclusif, se superposait aux autres, et la religion restait polythéiste. Une grande fête du Soleil invaincu fut instituée le 25 décembre, soit la date du solstice d'hiver selon le calendrier julien : c'était le Dies Natalis Solis [Jour de naissance du Soleil]. Cette fête vient alors se placer dans le prolongement des Saturnales et se superposait à celle de Mithra.

Pendant ce temps, les chrétiens des premiers siècles fêtaient la naissance de Jésus le 6 janvier (Épiphanie, Fête des rois). Mais quand la religion chrétienne devient la religion officielle de l'Empire, l’empereur Constantin et l'évêque Libère fixèrent le 25 décembre comme le jour de la naissance du Christ en 354. La superposition d’une fête sur une autre fut un succès. Pour des raisons symboliques, et dans un souci de christianiser les anciennes fêtes païennes, cette date fut progressivement étendue à tout l'Occident latin. Seule l'Église apostolique arménienne a conservé la date précise du 6 janvier comme jour de la fête de la naissance du Christ. Noël tire son étymologie du latin 'Natalis solis invicti'.

Fêter Yule

Vous l’avez compris, Yule est une fête au cours de laquelle on célèbre le retour du Soleil. C'est la fête solaire par excellence, la fête du feu… Ainsi, il était de coutume d'allumer des flambeaux et des chandelles, de grands feux de joie à l'aube, destinés à faire fuir l'obscurité et revenir la lumière. La tradition voulait aussi que l'on fasse brûler pendant 12 heures la "Bûche de Yule", faite de chêne ou de pin, dans la cheminée tout en l'ayant préalablement décorée et arrosée d'huile. Il était dit qu'elle porterait chance au cours de l'année à venir. C'est d'ailleurs de cette bûche que découle l'habituelle "bûche glacée de Noël" présente au dessert dans la majorité des foyers.

Prenez le temps d'allumer une ou plusieurs bougie ou de faire un beau feu si vous avez une cheminée. A la lumière du feu, faites le bilan de votre année, prenez en note tout ce que vous avez pu mettre en place, réaliser, mais aussi comprendre, ressentir, recevoir, donner. Cela va vous permettre de prendre du recul, de revenir à l’essentiel et de mieux exprimer ce que vous attendez pour la suite. Vous pouvez aussi écrire un souhait important puis le confier au feu.