Fessées

La fessée érotique remonte aussi loin que la notion d’érotisme elle-même. L’une de ses premières représentations remonte au Ve siècle avant Jésus-Christ. Elle a été découverte dans une salle funéraire étrusque dite tombe de la fustigation. La fessée était très répandue dans les maisons closes au 18e siècle. Des ecclésiastiques, aristocrates et même manants s’y adonnaient à cœur joie. Elle a encore gagné en popularité au 19e puis au 20e siècle.

Avertissement

Ça coule de source mais ça va encore mieux en le rappelant : Toute punition, physique ou psychologique, dans le cadre du BDSM, doit résulter d'un accord préalable entre les partenaires de jeu. Chacun doit y trouver du plaisir. ceci implique de connaitre les attentes et les limites de celui qui reçoit la punition. L'utilisation d'un mot de sécurité qui stoppe immédiatement la scène en cours quand il est prononcé trouve ici tout son sens.
La punition physique doit faire plus ou moins mal, sinon ça n'est pas une punition, MAIS elle ne doit jamais faire de dégâts !

Jeu de rôle Vs Réalité

La première chose qu'il faut déterminer c'est la part de fantasme et la part de réalité recherché par l'un et l'autre afin de déterminer s’il peut y avoir un compromis acceptable. Certains voient la fessée comme une simulation. Ils se souhaitent pas avoir mal “pour de vrai”, ce qui les intéresse, c'est le scénario, se projeter dans un personnage qui subirait une punition douloureuse. A l’opposé d’autres sont intéressés par la douleur et ce qu’elle provoque en eux. Ceux-là n’ont absolument pas besoin, ni envie, d’un scénario.Et cette seconde catégorie se subdivise elle-même entre ceux qui vont subir la douleur tout en discutant de choses et d’autres et ceux qui préfèrent se renfermer dans leur bulle, à la recherche d'une sorte de transcendance lié à l’endorphine (Les endorphines sont synthétisées naturellement par le corps dans des situations de mobilisation intense, comme une forte douleur, une activité physique intense, une excitation forte, un orgasme…). Et puis bien sur il y a tous les gradients possibles entre ces deux extrêmes. La psyché humaine est fort complexe, il n’y a pas de « bonne » et de « mauvaise » manière d’aborder le sujet, le tout est d’en retirer de la satisfaction sans se mettre en danger.

Pour donner une illustration concrète, Ophidia a besoin d'un scénario, ou du moins d'un contexte, elle ne cherche pas la punition pour la punition. Mais elle a aussi besoin que la punition soit assez réaliste, qu'elle soit graduée selon la faute mais puisse “faire mal” et durer dans le temps (pas juste trois claques sur les fesses en cas de grosse bêtise). Je me situe donc grosso modo à mi-chemin des deux extrêmes.
Je fais aussi partie de celles et ceux qui peuvent combiner la punition « BDSM » avec des éléments de la « vraie vie ». Je peux par exemple me fixer un objectif qui n’a rien à voir avec le BDSM comme ranger le garage avant telle date en décidant du départ que si ça n’est pas fait j’intégrerai une punition sévère lors d’une prochaine soirée. C'est une méthode de motivation personnelle qui marche très bien en ce qui me concerne.

Apprendre à se connaitre avant

On a tous des fantasmes différents, on a tous des goûts différents, on a tous un niveau de résistance à la douleur différente et on a tous des forces différentes. Ces évidences en amènent une autre : il n’y a pas une bonne manière de faire universelle.

Pour ma part j’essaie toujours de discuter et d’expliquer mes attentes. Ça me semble évident par exemple qu’il faut avoir parlé ensemble du fait qu’on souhaite un scénario ou pas (et un scénario de quel genre, le dominant doit-il vous hurler dessus ou vous punir de manière paternaliste en vous donnant des conseils d’une voix apaisée ?) ou qu’on souhaite plutôt du théâtre ou plutôt des vrais coups.

Par contre se rendre compte de l’effet que provoque un coup, c’est beaucoup plus compliqué au début. On peut les premiers temps définir un code discret qui renseigne le dominant. Pour ma part au début j’utilise une main pour renseigner le dominant sur le ressenti des coups portés sur une échelle de 0 (point fermé, ce coup n’est pas de l’ordre de la punition pour moi, plus une caresse) à 5 (tous les doigts visibles, c’est trop fort pour moi), ce qui laisse 4 gradients acceptables (1/petit rappel à l’ordre, 2/Petite punition, 3/Punition / 4/Grosse correction pour grosse faute).

Pour conclure ce chapitre, dites-vous bien que plus vous aurez communiqué en amont plus vous serez à l’aise pendant le jeu.

Pendant la punition

Il paraît évident que la fessée, c’est sur les fesses ! Cependant, dans la fièvre du moment, il peut arriver que vous frappiez le coccyx ou les cuisses ; ce qui fait très mal et peut changer radicalement l’ambiance. Concentrez-vous donc sur les parties où il y a le plus de chair. Une bonne fessée n’est jamais brutale, mais plutôt piquante.

Le meilleur conseil qu’on peut donner à un dominant est de prendre son temps pendant les scènes. Aucune bonne soirée ne résulte d’avoir mis bout à bout un grand nombre de scène expédiées en un temps record. Bien au contraire, l’ambiance dépend du temps et souvent c’est la lenteur, les dialogues mais aussi les silences, qui vont renforcer les sensations vécues. Une fessée ne s’expédie pas en quatre claques sur les fesses !

Pour le reste, l’excitation du soumis dépend d’une étrange alchimie entre la confiance qu’il a en son dominant qui ne franchira pas les limites établies ET le doute qu’il a sur la longueur et la sévérité de la punition, en clair sur le fait de ne pas savoir à quel point le dominant va s’approcher de ses limites (D’où encore une fois la nécessité d’avoir fixé clairement des limites ET que ces limites ne soient pas non plus trop confortables pour le soumis car il ne vibrera pas sans un minimum de crainte. Les limites doivent donc, comme leur nom l’indique être des limites, sans conserver de zone de sécurité au-delà.)

Un point important est à discuter avant et à bien gérer pendant, celui des marques. Il est clair que certains coups laissent plus ou moins des marques. Beaucoup de soumis aiment voir ces marques s’estomper jour après jour et comme ils ne montrent normalement pas leurs fesses en public, ça n’a aucune espèce de conséquence (Les marques sont une réaction naturelle de la peau, il n’y a pas de soucis d’ordre médical de ce côté tant que les coups ont été donnés avec une force raisonnable). Mais le souci est autre pour ceux qui ont un partenaire qui ne pratique pas et n’est pas au courant de vos fantaisies. Dans ce cas il faut bien sur être attentif aux traces et je conseille à ce sujet d’appliquer une règle bien précise, le dominant ne laissera pas de trace même si dans le feu de l’action son soumis ou sa soumise lui dit qu’il peut y aller, que « c’est pas grave », car dans le feu de l’action, les capacités de réflexion du soumis sont altérées. Il a sûrement envie de profiter à fond de l’expérience mais ça n’est certainement pas le bon moment pour décider que son partenaire a bien le droit se savoir...

Une bonne fessée est progressive. On commence par des coups pas trop forts, éventuellement pas dessus les sous-vêtements ou les vêtements. Petit à petit les fesses vont rosir (c’est très variable d’une personne à l’autre). Vous devez frapper à différents endroits pour que cette couleur rose soit bien uniforme. C’est le signal que les fesses sont chaudes, vous allez pouvoir augmenter la force et le rythme des coups.

Donner au début 3 coups puis une longue caresse, 3 nouveaux coups et une caresse. Puis augmentez le nombre de coup entre chaque caresse jusqu’à ce que les fesses deviennent bien rouges. Vous pouvez alors refroidir avec un glaçon que vous passez sur l’ensemble de la surface puis vous pouvez passer à la raquette de ping-pong ou assimilé.

Après la fessée

Il est très important de consacré un petit moment au réconfort après la fessée. ce reconfort peut être "en jeu" ou pas si la soirée se terminait sur le fessée mais il est important d'avoir un moment de douceur et de compplicité après une punition.

Sachez que la douleur, même reçue volontairement, peut provoquer des réactions surprenantes. D'anciens souvenirs ou traumatismes peuvent remonter à la surface, on peut tomber en larme sans raison apparente. Quoi qu'il se passe, la première solution est toujours la parole réconfortante, une pause, une boisson chaude et surtout une communication attentive et chaleureuse, jamais dans le jugement mais toujours dans l'écoute et le réconfort.

Une crème apaisante crème hydratante ou Aloe Vera est la bienvenue selon l'intensité de la fessée.

Les positions

Pour une bonne fessée, la position classique qui consiste à être allongé sur les cuisses du dominant, lui même assis, a fait ses preuves. Une autre position interessante est peché en avant ou penché sur une table. L'avantage de la position "penché", c'est que les muscles et la peau de votre soumis(e) sont tendus et l'impact est bien plus intense dans cette position.

Les accessoires

Raquette et Règle plate

La raquette de Ping-pong est bien adaptée mais il existe de nombreux accessoires vendus dans les boutiques spécialisées. Ce qu'il faut retenir c'est que c'est la surface qui compte, plus la surface est importante plus le choc est réparti sur une grande surface (plus de bruit, moins de douleur). La bonne vieille règle plate de 30 cm est particulièrement appréciée, certes elle va casser à un moment où un autre mais vu son prix c'est sans importance !

Martinet

Le martinet est un accessoire classique en BDSM qui peut procurer une grande variété de sensations selon la manière dont il est utilisé. Le martinet sera d'autant plus piquant, à force égale, si ses lanières sont fines.

Canne et Cravache

La canne n’est pas faite pour les débutant(e)s ! Un coup de canne est vif et rapide. Contrairement à la raquette ou au martinet, avec la canne, vous ne ressentez pratiquement rien pendant la première demi-seconde. Puis, soudain, vous ressentez une piqûre vive et brûlante et cette chaleur intense semble vous remonter le long de la colonne vertébrale. Cela dure environ une seconde ou deux, même si cela semble plus long. Juste au moment où vous souhaitez que la douleur cesse, elle cesse. Et puis, bizarrement, vous la regrettez… jusqu’au coup suivant.

Celui qui veux utiliser une canne doit apprendre à viser avec précision. Il ne faut frapper que la partie charnue des fesses, jamais le bas du dos car selon la force, celà pourrait créer de vrais dommages. je conseille fortement de commencer avec une cravache d'équitation. C'est déjà un objet qui fait bien plus mal que la main, la raquette ou le martinet mais ça reste moins aggressif et dangereux que la vraie canne en bois.